Le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, a déclaré dans un communiqué avoir demandé à l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) de geler immédiatement toutes les activités au Liban de l'entreprise indienne Mahindra Consulting Engineers (MCE). MCE avait remporté un appel d'offres lancé par l'Onudi pour la mise en œuvre des études préliminaires à la création de trois nouvelles zones industrielles à Baalbeck, Terbol (Békaa) et Joun (Chouf).
 
Cette décision intervient en réaction à un article publié par le quotidien al-Akhbar faisant état d'une coopération indirecte entre l'armée israélienne et le groupe Mahindra, maison mère de MCE. Lancées officiellement le 11 avril par le ministre de l'Industrie, ces études préliminaires, financées à hauteur de 500 000 euros par le gouvernement italien, devaient être rendues en octobre et incluront les détails des coûts de construction des trois zones. Des représentants de MCE ont déjà effectué le 12 avril des visites de terrain sur les sites de Baalbeck et du Chouf, en compagnie d'experts du ministère et de l'Onudi.
 
La loi libanaise interdit depuis 1955 toute activité directe avec une société israélienne ou ayant une filiale israélienne. Or, selon des informations publiées dans les sites des entreprises concernées, le groupe Mahindra a créé en mars 2012 une joint-venture avec l'entreprise d'armement israélienne Rafael Advanced Defence Systems. L'entreprise indienne détient également la société israélienne Leadcom, leader dans les services de déploiement de réseaux de télécommunications. Mahindra est aussi partenaire depuis avril 2015 de la société israélo-américaine Comverse, ainsi que du cabinet d'audit israélien BDO Ziv Haft.