Environ 92% des Libanais estiment que la corruption a augmenté en 2014, un plus haut dans la zone Mena, où cette perception est partagée par 61% de la population. C'est le constat établi par un sondage d'opinion sur les perceptions de la corruption mené entre 2014 et 2015 par l'association Transparency International – en partenariat avec Afrobarometer – auprès de 10 797 adultes dans neuf pays de la zone Mena – Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Soudan, Tunisie et Yémen.
Le Liban, où le sondage a été mené en 2014, se distingue avec le Yémen comme les pays ayant obtenu les notes les plus négatives de la part de leurs citoyens. Quelque 67% des sondés Libanais considèrent que « tous » ou « la plupart » des agents publics sont corrompus – contre une moyenne régionale de 39% – tandis qu'un quart des sondés (22%) estiment que « certains » d'entre eux sont corrompus. En détail, les fonctionnaires du fisc sont ceux qui sont le plus perçus comme impliqués dans des actes de corruption (pour 80% des sondés), suivis des députés et des membres du gouvernement (79% respectivement), du premier ministre (69%), des conseillers municipaux (67%), des chefs d'entreprise (64%), et des responsables politiques (62%).
Quelque 76% de la population libanaise considère que les efforts du gouvernement pour endiguer la corruption sont « faibles », contre une moyenne régionale de 68%. D'un autre côté, 51% de la population libanaise estime que les citoyens ordinaires peuvent changer les choses dans la lutte contre la corruption. « L'étendue et la généralisation de la corruption au Yémen, au Soudan et au Liban expliquent pourquoi les cas de corruption ne sont pas signalés. Premièrement du fait de sa normalité et de sa banalité (entre 11 et 14% des sondés), ou encore car les fonctionnaires auxquels ils dénoncent ces pratiques s'y trouvent souvent impliqués (entre 14 et 15%). (...) La population libanaise est malgré tout la plus pessimiste, 32 % des sondés estimant qu'ils ne peuvent rien y faire », note le rapport.