L’économie libanaise a connu une légère amélioration au premier trimestre 2016, comparé aux performances enregistrées sur la même période il y a un an, estime la Bank Audi dans son rapport trimestriel.

Une tendance illustrée, selon les auteurs du rapport, par l'évolution de l'indicateur synthétique de la Banque du Liban (BDL) – un indicateur composite de l'activité économique – qui s'est établi à 287 points au courant des deux premiers mois de 2016 (+ 7,7 % comparé à la même période en 2015).
 
Les performances sont toutefois contrastées d'un indicateur à l'autre, à l'image de l'accroissement du déficit commercial au premier trimestre (+ 16,4 % à 3,9 millions de dollars), en raison de la hausse des importations (+ 10,8 %) et d'une baisse des exportations (- 14,7 %) sur cette période. Le rapport relève en revanche que les flux financiers ont augmenté de 29,8 % à la fin mars pour atteindre 3,3 millions de dollars, alors que la balance des paiements a affiché un déficit de 644 millions de dollars, contre 850 millions sur la même période il y a un an.
 
Les finances publiques demeurent pour les analystes de Bank Audi le principal point noir pour l'économie libanaise, avec un déficit public en hausse de 28,6 % à fin mars. Si les dépenses ont baissé de 3 % (13,5 millions de dollars) – résultant de mesures d'austérité appliquées par le gouvernement, selon le rapport – les recettes ont reculé de 12 %, à 9,5 millions de dollars, sous l'effet du ralentissement économique et de la disparition de recettes ponctuelles – comme le transfert au Trésor des revenus des télécoms non perçus par les municipalités en 2014. La dette publique a atteint 71 milliards de dollars à fin mars, soit 137,7 % du PIB.
 
Côté monétaire, la livre reste stable, note le rapport. Il souligne que les avoirs extérieurs de la BDL ont atteint 37 milliards de dollars et représentent 70 % de la masse monétaire en livres (24 mois d'importations) ainsi que des réserves en or estimées à 11 milliards. L'inflation a pour sa part augmenté de 0,4 %.
Bank Audi relève aussi le bon début d'année du secteur bancaire, marqué par une hausse des actifs des banques (+ 6 %), des dépôts (+ 4,8 %) et des crédits (+ 7,6 %) sur les trois premiers mois. Le ratio de liquidité s'est établi à 47 %, celui de solvabilité à 14 %, pour un ratio de créances douteuses à 3,7 %. Enfin le ratio de rentabilité moyenne des actifs a atteint 1 %, une proportion qui grimpe à 10 % pour celui des fonds propres.
Pas de réelle embellie en revanche du côté des marchés de capitaux, marqués par une stagnation des cours à la Bourse de Beyrouth et une augmentation de 131 % de la valeur des échanges sur les trois premiers mois en glissement annuel, à 279 millions de dollars.
Enfin les transactions immobilières ont augmenté de 26 % alors que la surface totale des permis de construire a grimpé de 19 % sur la même période.