« L'activité économique, marquée en début d'année par une nette amélioration des indicateurs du secteur réel, a ralenti au courant du deuxième trimestre », en raison de la situation politico-sécuritaire, a constaté la Bank Audi dans son dernier rapport trimestriel sur l'économie libanaise.

Une tendance illustrée, selon ses auteurs, par les résultats « d'un sondage mené par Bloomberg », qui anticipe une croissance du PIB de 1,7 % en 2016, alors que les prévisions réalisées fin mars tablaient sur une croissance de 2,2 %.
Malgré des signes positifs, comme l’amélioration  des indicateurs relatifs à l'immobilier et   la construction ;  la croissance de la consommation des ménages libanais et des réfugiés syriens ; ou le « niveau élevé » des avoirs extérieurs et des réserves de la Banque du Liban ; l’économie libanaise subie plusieurs revers. Le pays a enregistré une hausse de 10,7 % de son déficit commercial au premier semestre, contre une hausse de seulement 5,5 % des entrées de capitaux sur la même période. Par conséquent, le déficit de la balance des paiements s’est creusé, à 1,8 milliard de dollars à fin juin  contre 1,3 milliard au premier semestre 2015.
Les analystes de la Bank Audi soulignent également la détérioration des finances publiques et l’augmentation de la dette publique de 3 % sur un an, à 71,5 milliards de dollars fin mai.
Le rapport salue toutefois le maintien de l'appétit des acheteurs locaux pour les titres de dette publique, tout en soulignant que l'écart (« spread ») moyen entre les eurobonds et les bons du Trésor américain a atteint en juin un plus haut de sept ans (à 480 points), du fait des trajectoires inversées de leurs rendements respectifs.

En ce qui concerne le secteur bancaire, l'activité  a été marquée par un ralentissement de la croissance des dépôts au premier semestre, qui ont augmenté de 3,1 milliards de dollars au premier semestre, contre une moyenne de 4,6 milliards de dollars à la même période des cinq dernières années. Les crédits, en revanche, ont augmenté de 1,7 milliard de dollars (+3,1 %), contre une hausse de 843 millions de dollars (+1,7 %) au premier semestre 2015.