Accablement du côté des associations qui luttent pour la préservation de la dernière plage publique de Beyrouth. Le Conseil d’Etat a décidé d’autoriser la reprise des travaux de construction de l’Eden Bay Resort, ce projet immobilier controversé, qui empiète sur la dernière plage gratuite de Beyrouth, Ramlet el-Baïda.

Le groupe Achour développe en effet sur une parcelle, anciennement détenue par la famille Hariri, un complexe touristique et immobilier de luxe, l’Eden Rock Resort. La construction  rend cependant quasi impossible l’accès à la plage publique, qui s’étend sur 3 kms de long, entre ces terrains privés et la mer. 

Débuté en octobre dernier, le chantier, qui prévoit la construction de résidences, de chalets, d’un hôtel cinq étoiles, de restaurants, d’un spa ainsi que d’une marina en été, est déjà bien avancé : un immeuble de plus de huit étages est quasi terminé.

Cette décision est un véritable revirement de la jurisprudence du Conseil d’Etat, qui lors de deux décisions précédentes, en février et mars dernier, exigeait au contraire l’arrêt provisoire des travaux.

A l'époque, le plus haute juridiction administrative du pays arguait de  l'absence de documents administratifs, notamment de l’étude d’impact environnemental, pour exiger l'arrêt des travaux.

Si on en croit l’Orient-Le jour, le groupe Achour aurait justement présenté cette étude d'impact devant le Conseil d'Etat, justifiant sa décision d'en autoriser la reprise.

L’avocat Nizar Saghieh, directeur du Legal Agenda, l’une des associations qui a déposé le recours, escompte cependant présenter un recours en invalidation.