L’agence de notation Fitch a salué les derniers développements au Liban sur le plan politique, tout en soulignant les risques persistants au niveau financier. « L’accord sur une nouvelle loi électorale permet au Liban d’éviter une crise politique, mais il met aussi en lumière les limites du système politique sectaire du pays », écrit l’agence, dans une note publiée le 26 juin. Selon elle, la nouvelle loi est un pas supplémentaire, après l’élection d’un président et la formation d’un nouveau gouvernement, vers davantage d’efficacité gouvernementale, mais elle ne va pas changer significativement le système. Les risques politiques et sécuritaires élevés, aggravés par la guerre en Syrie, combinés à une importante dette publique et une croissance économique anémique se reflètent dans la notation souveraine (B-) attribuée en février 2017, estime l’agence en soulignant la hausse de la dette de 8,6 % en mars en glissement annuel. L’augmentation des dépôts bancaires, de 8,2 % en avril sur un an, est pour le moment suffisante pour financer les emprunts du gouvernement - tributaires de la canalisation des dépôts et des envois de remises à travers le système financier - et permettre une croissance modérée du crédit au secteur privé, poursuit Fitch. Mais cette situation n’est pas acquise. La croissance des dépôts, notamment les dépôts en devises (+ 11% sur un an), a été portée par l’ingénierie financière mise en place par la Banque du Liban en 2016, rappelle l’agence. Pour participer à cette opération, les banques libanaises ont collecté des dépôts en dollars en proposant à leurs clients des conditions très attractives. « Lorsque les effets de cette ingénierie s’estomperont, le risque est que la croissance des dépôts soit à nouveau sous-pression », conclut-elle.