Après plusieurs mois de tergiversations, une nouvelle proposition de loi visant à durcir les sanctions initiées contre le Liban, a été présentée par des démocrates et des républicains à la Chambre et au Sénat ce jeudi 20 juillet à Washington.

Intitulée « Hezbollah International Financing Prevention Act of 2017 », cette proposition relaie une loi similaire votée, elle, fin décembre 2015.

C'est une version « dure » qui a été ici retenue : les sanctions, si elles sont votées, sont ainsi élargies à toutes les personnes et entreprises ayant un lien avec le parti chiite, ou des institutions affiliées.

La radio Al Nour, le Lebanese Media Group, Bayt al-Mal et Jihad al-Bina rejoindraient alors la télévision Al-Manar, déjà identifiée dans la loi de 2015.

Si aucun autre nom n'émerge dans le document - une rumeur avait ainsi affirmé que Amal et ses fondateurs ou ses cadres dirigeants pourraient précisément être ciblés - au niveau des institutions financières, la nouvelle proposition ne concerne plus seulement les banques centrales ou les sociétés financières en lien avec le parti chiite. Elle étend les risques de sanctions aux banques et aux institutions qui fournissent une aide financière, matérielle, technologique et/ou en armement au Hezbollah, ou qui agi en son nom.

Les sanctions, telles que réexaminées,  interdisent en particulier « à ceux dont il s’avère qu’ils soutiennent le groupe [Hezbollah, NDLR], d’entrer aux Etats-Unis, exigeraient du président qu’il s’en rapporte au Congrès sur l’éventuelle facilitation des transactions des institutions financières iraniennes et imposeraient des sanctions de blocage au groupe pour ses activités criminelles ».

« Ces sanctions limiteront sérieusement le réseau financier et les activités criminelles transnationales du Hezbollah et réprimeront ses partisans, l’Iran plus particulièrement », a expliqué le président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, le représentant Ed Royce, républicain de Californie et l’un des auteurs de la législation, cité dans une dépêche Reuters tombée ce vendredi.



Ces sanctions étaient une épée de Damaclès sur la tête du Liban depuis avril dernier. A l’époque, le Président de la république, Michel Aoun, avait notamment déclaré devant une délégation de l'association American Task Force for Lebanon, qui œuvre pour le développement de la coopération libano-américaine que « Le projet de loi en préparation actuellement au Congrès américain, et qui vise à imposer de nouvelles sanctions à des partis libanais, des institutions et des particuliers, va faire beaucoup de tort au Liban et à ses citoyens. ».

Une délégation de banquiers et d’hommes politiques libanais s’était rendue à Washington afin de persuader le congrès américain de « l’effet contreproductif » de ces nouvelles sanctions. Un cabinet de lobbyiste avait même été appointé en ce sens.

Mais la conjonction entre un sénat, connu pour son positionnement pro-israélien, et un nouveau Président américain, Donald Trump, désireux de combattre l’influence de l’Iran dans la région ont eu raison des efforts libanais.

On ignore cependant encore quand cette nouvelle législation sera présentée aux votes des sénateurs américains.