Dans les westerns, on croit souvent qu’il n’est question que de cow-boys, chevauchant solitaires dans les grandes plaines de l’ouest américain. Pourtant, “Homesman”, l’avant-dernier roman de Glendon Swarthout, qui obtint le Spur Award du meilleur western (roman) en 1988 et qui vient d’être retraduit en français, est loin de ces clichés. L’intrigue au contraire se focalise sur la vie des femmes de colons, et plus particulièrement sur le destin de plusieurs “pauvres âmes”, dont le terrible quotidien les a fait basculer dans la folie. Pour éviter qu’elles ne “contaminent” les autres colons, ces démentes sont rapatriées dans l’Est, vers ce qui leur reste de famille. Des aventuriers sont alors payés à prix d’or pour les conduire à travers les grandes plaines : ce sont les homesmen, les “rapatrieurs” qui les convoient. Cette fois pourtant, c’est une aventurière, Mary Bee Cuddy, qui répond à l’appel. Une pionnière volontaire, femme puissante s’il en est, qui va affronter les terres hostiles de l’Ouest pour redonner un peu d’humanité à ces femmes meurtries. Elle se fait accompagner d’un escroc à la petite semaine, Georges Britt, un homme taciturne, « sans foi ni loi », qu’elle sauve, au début du livre, de la pendaison. Roman âpre, presque rugueux, “Homesman” de Glendon Swarthout est un récit sans fioriture. « Un hymne au courage inouï de ces femmes qui ont bâti un monde », comme l’écrit une journaliste d’un quotidien régional français. La traduction française vient de ressortir aux éditions Gallmeister, à l’occasion de son adaptation sur grand écran par l’acteur et réalisateur Tommy Lee Jones, sortie en 2014. À redécouvrir pour ceux qui l’auraient manquée.
“Homesman”, Glendon Swarthout, édition Gallmeister, 288 pages,
30 dollars.