«Ceci n’est pas de l’art », pourrait-on écrire au frontispice du Metropolitan Art Society, la galerie parrainée par le groupe Aïshti et son fondateur Tony Salamé. En ajoutant « mais une utopie en devenir ».
Jusqu’au 24 avril, la galerie de la rue Trabaud expose un projet encore au stade de l’ébauche : les plans et les croquis en 3D d’un éventuel Musée des civilisations, qui pourrait se construire au cœur de Beyrouth.
Imaginé par l’architecte Galal Mahmoud, qui dirige le cabinet GM Architects, ce projet a été révélé au public à l’occasion de la 14e Biennale d’architecture de Venise en 2014. « L’idée était de proposer une promenade historique à travers les différentes civilisations qui ont pu nourrir Beyrouth : grecque, romaine, byzantine, ottomane ou même française », affirme Agnès Cortic, chargée de la communication autour de ce Musée des civilisations.
Un lieu a même été défini pour son implantation : la place des Martyrs sur un site en profondeur, creusé « comme dans les strates des civilisations qui sédimentent la ville ». Un lieu dont l’architecture se veut fluide et légère comme un paquebot en transit.
Ce projet restera peut-être un vœu pieu. Mais beaucoup trouvent qu’il répond à une nécessité dans un pays en manque d’histoire commune et de mémoire collective. C’est pourquoi, le MAS le présente au public libanais en espérant aussi créer un débat autour de ces questions d’un patrimoine à accepter… à défaut de le préserver. Quant à l’architecte, il espère persuader au cours des prochains mois quelques grands mécènes pour l’aider à financer ce projet.
Metropolitan Art Society, jusqu’au 24 avril 2015, www.masbeirut.com