Connaissez-vous Jim Lambie ? Sinon, il faut vous précipiter au Metropolitan Art Society (MAS), la galerie d’art contemporain, fondée par Tony Salamé. En association avec The Modern Institute, une galerie écossaise, le MAS lui rend hommage dans l’exposition That Petrol Emotion, qui regroupe quatre autres artistes de cette “école de Glasgow” au succès planétaire. Jim Lambie est à la fois un artiste plasticien, lauréat du prix Turner (2005), et un musicien-DJ. « Vous mettez un disque, c’est comme si toutes les frontières disparaissaient. Vous êtes projetés dans un espace psychologique. Vous n’êtes pas assis en train de penser à ce que vous écoutez, vous écoutez. Vous êtes à l’intérieur de cet espace que la musique a créé pour vous. »
Au MAS, l’espace, qui lui est consacré, démarre avec “Fun and beauty : The Strokes” (2008) : un revêtement de sol où des bandes noires et blanches s’enchevêtrent. S’inscrivant dans la lignée de l’art cinétique ou du mouvement Op Art, Lambie construit des combinaisons de séquences répétitives qui créent l’illusion d’optique et désorientent le spectateur.
S’il est le plus connu des artistes présentés, Jim Lambie n’est pas le seul : l’exposition accueille aussi le sculpteur Martin Boyce, lui aussi lauréat du prix Turner (2011). Boyce est obsessionnel : il se nourrit d’un motif angulaire quasi unique, emprunté à “L’Arbre”, œuvre cubiste des frères Martel (1930) et déclinée selon des échelles ou des matériaux différents, comme pour la table présentée ici “Do Words Have Voices?”. Ses œuvres sont des fragments, des réminiscences d’autres lieux, d’autres espaces. « Il s’agit autant de l’espace créé entre les sculptures que des sculptures elles-mêmes », assure-t-il. À découvrir absolument avec les œuvres de Scott Miles, Michael Wilkinson et Victoria Morton.
Modern Art Society, rue Trabaud, Achrafié, Beyrouth, jusqu’au 27 avril. Tél. : 70/366969.