Du cabanon de jardin au chalet de montagne, en passant par la maison individuelle, les constructions écologiques se développent aussi au Liban où plusieurs acteurs proposent désormais rondins,
bois coupé et consorts.

Les maisons en rondins – on les appelle aussi des fustes – ont de plus en plus le vent en poupe dans le monde. Au Liban, on croise ces prototypes dès que l’on quitte Beyrouth, particulièrement dans les régions montagneuses. Venue de Russie, de Scandinavie ou du Canada, la mode de ces maisons en rondins de bois présente, il est vrai, de nombreux avantages. En premier lieu, celui d’être écologique. Certes, son “empreinte carbone” n’est pas des meilleures, puisque l’on doit importer les rondins, faute de forêts locales. « Nous faisons venir par conteneurs les troncs de pin de Sibérie, une région où les forêts sont exploitées et replantées, explique Jihad Matar, architecte et fondateur de Matar Home, qui propose des maisons de bois clefs en main. Le bois s’avère l’un des meilleurs isolants thermiques : il permet une économie sur la facture de chauffage, de l’ordre de 20 à 30 %. C’est aussi un matériau durable : il est prévu pour durer entre 80 et 100 ans sans presque aucune intervention. » Autre avantage non négligeable : une maison en bois ne requiert qu’une autorisation de la mairie du village sur les terres duquel l’on envisage de construire.
Ne comptez pas, en revanche, faire la culbute question prix : le bois reste un matériau cher, ce qui explique un prix au mètre carré compris entre 450 et 650 dollars, selon les finitions choisies. Un tarif auquel il faut ajouter 8 à 10 % en plus, si vous souhaitez confier aussi au promoteur l’installation de la cuisine et des salles de bains. « Ce qui porte l’achat d’une maison de 96 m2 à un peu moins de 50 000 dollars, hors terrain dans le meilleur des cas. » « La maison en rondins de bois est constituée de pins sylvestres, âgés d’une trentaine d’années environ. Ces arbres, d’un diamètre de 20 à 40 cm, sont empilés perpendiculairement les uns sur les autres à la manière des jeux de construction pour enfants. « Le pin offre des qualités de résistance aux champignons et aux insectes. Les rondins sont prétraités au départ. Nous assurons le montage et l’adjonction des portes et des fenêtres. » L’empilement se fait grâce à des découpes sur mesure qui permettent à chaque tronc d’arbre de s’encastrer parfaitement et perpendiculairement sur le tronc suivant. De fait, ni vis, ni clous, ni colle ne sont à prévoir pour sa réalisation. Le bois subit également un traitement garantissant une protection optimale contre l’humidité. La maison en bois, comme toute maison traditionnelle, peut être bâtie sur un sous-sol, un vide sanitaire, des pilotis ou des plots. Aujourd’hui, Matar Home finalise un projet de chalets à Laqlouq : « 60 % des chalets, d’une surface variant entre 150 et 350 m2, sont d’ores et déjà vendus. » Mais l’architecte est aussi en mesure de répondre à n’importe quelle demande individuelle. « Construire en bois n’est pas lié au prix, au final assez proche d’une maison traditionnelle. C’est d’abord un choix esthétique et un geste écologique. »

Matar Homes
http://mattarhomes.com/
Honka Liban, spécialiste
de maison en bois finlandaise : Abdo Rizk
Tél. : 961/03/665401 [email protected]