On savait les Japonais parmi les meilleurs producteurs de whiskies ; on ignorait en revanche que l’archipel, recélait aussi quelques jolis crus.  C’est ce qu‘Ayana Misawa, œnologue de Grace Wine, l’une des principales propriétés de l’archipel est venue nous apprendre.
Comme au Liban, l’histoire commence à cause de l’arrivée de jésuites, venus au pays du Soleil-Levant dans le sillage des premiers explorateurs portugais au XVIe siècle. Depuis, même si le Japon reste un pays à la consommation de vin peu importante (2,5 litres par habitant en moyenne par an), la vigne a gagné du terrain : elle s’étale sur quelque 30 000 hectares (ha). La production de vin n’en concerne cependant qu’une infime partie, autour de 3 000 à 5 000 ha.
Cette situation s’explique par un climat chaud et humide peu propice à la “vitis vinifera”. Mais un cépage semble sortir du lot : le koshu, le raisin endémique japonais, arrivé au Japon grâce aux moines bouddhistes chinois, qui parcouraient la route de la Soie. Consommée comme raisin de table, cette variété n’a été vinifiée qu’à l’ère Meiji (1868-1912).
On doit le retour en grâce de ce raisin à la peau épaisse et rose à l’entêtement de Shigekazu Misawa, propriétaire du domaine Grace Wine. Son vignoble se situe dans la région de Yamanashi, pas très loin du fameux mont Fuji. « C’est notre identité », explique Ayana Misawa, 5e génération de Misawa impliqué dans la vigne. Cultivé en tonnelle, le koshu donne un vin blanc semi-aromatique qu’Ayana Misawa définit comme « élégant, très pur, peu alcoolisé ». Agréable à l'apéritif, il est limpide à l’œil, léger en bouche avec de jolies notes florales. Pour le goûter toutefois, il faudra attendre : ce vin n’est pas distribué au Liban.