Mi-septembre, le Domaine de Baal, situé sur les hauteurs de Zahlé, a été ravagé par la grêle. « Soudain, d’énormes grêlons se sont abattus sur les vignes, que nous aurions dû vendanger le matin même », explique Sébastien Khoury, le vigneron de ce petit domaine de 4,5 hectares. En moins d’une heure, 80 % de sa récolte de raisins rouges a été détruite. Déjà vendangés, les blancs, eux, ne sont pas concernés « Je produis environ 15 000 bouteilles de vin rouge par an. Pour 2015, si j’atteins 5 000 cols, ce sera le bout du monde », se désole le vigneron, qui chiffre ses pertes à environ 70 % de son chiffre d’affaires annuel. « Les assurances ne couvrent pas les risques climatiques au Liban. Or cette année, les conditions météorologiques ont été particulièrement difficiles. Nous avons connu des épisodes de gel, des froids extrêmes pendant l’hiver et nous sortions à peine de la tempête de sable », ajoute-t-il. Si la survie du domaine n’est pas en jeu, c’est cependant un coup très dur. « Je n’achète pas de raisins : normalement, mes vins sont issus de mes vignobles. Se fournir à l’extérieur ne sera pas facile, même si je le voulais : peu de raisins sont disponibles à la vente, à des prix de surcroît élevés, du fait de cette annus horribilis pour le vignoble libanais. » La grêle a également ravagé les pergolas de raisins de table : dans la région de Zahlé toujours, à Ferzol, la récolte d’obeidi, un cépage employé dans la distillation de l’arak traditionnel ou la fabrication de vin blanc, ainsi que celle de baytamouni (“dattier de Beyrouth”) ont eux essuyé de très lourdes pertes.