Oui, on y est : c’est l’été. On rêve de fleurs en collier et de baisers légers, sur une “plage abandonnée” comme le chantonnait Brigitte Bardot. Pour accompagner cette douce fantasmagorie, beaucoup parient sur le vin ou le champagne rosés. Pourtant, il y a peu encore, cette couleur suggérait un “vin facile à boire” ; une “boisson de nanas”, à siroter à la plage ou en boîte de nuit. La légende est toujours d’actualité et, pour la contrer, les États-Unis viennent d’inventer un néologisme, le “brosé”, contraction de (“Brother”, c’est-à-dire mec ou frère) et de “rosé”. Manière de dire que désormais ces vins sont aussi un truc d’hommes, de testostérones et de cow-boys bodybuildés.
Quand on aime ce nectar coloré, une jolie alternative estivale est d’aller fouiner du côté du champagne rosé un rien plus altier (et plus cher il est vrai aussi) que le “blanc” classique. Pourtant, leurs méthodes de fabrication se ressemblent. La première, la plus courante, procède d’un assemblage de vins rouges et blancs, selon un pourcentage propre à chaque maison. Là où les choses se compliquent, c’est que ces “vins blancs” peuvent aussi être faits de raisins rouges pressés avant la macération comme le blanc de pinot noir ou du blanc de meunier. La seconde méthode, plus rare, est celle des rosés de saignée qui ne proviennent que de raisins rouges. Ces rosés sont plus chers, car délicats à produire : il faut trouver le “juste accord” entre le fruit, la souplesse des tannins et la couleur.
Une fois assemblés, les champagnes rosés doivent vieillir une ou deux années en cave en général. Avec l’âge, leur couleur pourra évoluer et passer d’un fraise flamboyant à un saumoné patiné…