Les revenus des ménages libanais les plus pauvres ont stagné ou baissé de 25 à 30% entre 2010 et 2016. Une situation déjà difficile mais qui va en s’aggravant avec l’arrivée massive de réfugiés syriens dans le pays, selon une étude menée conjointement par l’Institut Issam Fares et l’association internationale Oxfam. « 86% des réfugiés syriens et 65% des ménages les plus pauvres du Liban sont concentrés dans les mêmes municipalités », ce qui a impacté affecté en profondeur leurs administrations publiques, leurs prestations sociales et l’organisation du marché du travail, explique Sarah el-Jamal, assistante-chercheuse à l’Institut Issam Farès.

Selon l’enquête menée dans les régions de Beyrouth, de Tripoli, du Akkar, de la Békaa et de Nabatiyé, les revenus annuels de ces ménages oscillent entre 4 000 dollars et 8 000 dollars qu’ils consacrent de 35% à 50% aux dépenses alimentaires, 20% aux dépenses médicales et seulement 15% pour l’éducation. La plupart de ces ménages sont surendettés et n’arrivent pas à subvenir à leurs simples besoins alimentaires. Certains vont même jusqu’à désinscrire leurs enfants des écoles, lit-on dans l’étude.