Six ans après sa création, la collection d’art moderne et contemporain Saradar passe en ligne. « Le lancement de notre site représente une première étape, alors que nous ne disposons pas encore de lieu physique pour l’ouvrir au public », explique Lina Kiryakos, directrice générale de la collection Saradar.

Lancée à Beyrouth en 2012, cette collection est financée par la famille Saradar qui investit environ 800 000 dollars chaque année pour acquérir peintures, sculptures, installations ou photos d’artistes libanais (ainsi que de quelques étrangers). À ce jour, elle rassemble quelque 250 œuvres d’une quarantaine d’artistes modernes ou contemporains.

Le pari sur le numérique prend de l’ampleur dans le monde de l’art : « La mise en ligne des collections est une pratique courante des musées ou des collections privées lorsque celles-ci développent des projets culturels », fait valoir Lina Kiryakos. On connaît Google et sa plate-forme Arts &Culture, qui permet à l’internaute d’explorer le moindre détail de millions de tableaux ou sculptures. Ou le travail d’Iconem, une start-up française qui a reconstitué sur écran le site antique de Palmyre détruit pendant la guerre en Syrie. En France s’est également développé le système des “microfolies”, des musées virtuels qui s’appuient sur la numérisation des œuvres des grands musées pour proposer un voyage culturel gratuit. Au Liban cependant, si on excepte le lancement en 2016 du site du ministère de la Culture, regroupant environ 800 œuvres d’art, c'est une première : « Jusqu'à ce jour aucune collection privée n'est accessible en ligne. »

Plutôt réussi, le site de la collection Saradar offre en particulier à l'internaute un catalogue exhaustif des œuvres présentes dans la collection, mais il est aussi possible de faire des recherches par musée, par artiste, par période et par technique.