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L'assurance-vie, un placement délaissé

Le contrat épargne d’assurance-vie est un placement relativement peu connu des Libanais. Il permet à la fois de garantir des revenus à ses proches en cas de décès ou d’invalidité, et de faire fructifier son épargne sur long terme. Mais la complexité des produits, l’opacité des tarifs et la multitude d’assureurs sur le marché découragent souvent ceux qui s’y intéressent. Voici sept questions à se poser avant de faire son choix.

Deux types de rémunération existent sur les contrats d’épargne : le taux minimum garanti et les rendements variables.
Deux types de rémunération existent sur les contrats d’épargne : le taux minimum garanti et les rendements variables.

Ma compagnie d’assurances est-elle solide financièrement ?

L’assurance-vie est un engagement à long terme. Mieux vaut donc s’assurer de la solidité financière de la compagnie à qui l’on confie ses économies. Plusieurs indicateurs peuvent permettre d’en juger, notamment la taille du portefeuille de l’entreprise, la stabilité de ses résultats financiers ces dernières années et son ratio de solvabilité. Ce dernier mesure la capacité de la compagnie à garantir ses engagements financiers vis-à-vis des assurés en cas d’aléas. À ce titre, il faut d’ailleurs privilégier les compagnies avec un bon réassureur, l’ultime filet de sécurité de la compagnie d’assurances.

Plan éducation ou plan retraite ?

On distingue deux principaux produits d’épargne, dits “à fonds récupérables”. Le premier, le plan éducation, permet d’économiser pour le paiement des frais de scolarité de son enfant. Au terme du contrat, généralement à la majorité de l’enfant, l’épargne et les intérêts sont débloqués. Le second fait fructifier les primes versées par l’assuré jusqu’à l’âge de son départ à la retraite, soit le plus souvent 65 ans, mais aussi, parfois, 75, voire 85 ans.

Taux minimum garanti ou rendements variables ?

Deux types de rémunération existent sur les contrats d’épargne : le taux minimum garanti et les rendements variables. Le premier est le plus populaire. À la fin de chaque période prédéterminée, l’assuré touche au minimum les intérêts annoncés en début de période par l’assureur. Les primes sont investies dans des titres à rendements modérés, mais stables.

Les contrats à rémunération variable proposent des placements plus risqués et donc, potentiellement, plus rentables. Ce type de contrat implique des frais supplémentaires de gestion de portefeuille et d’entrée dans des fonds d’investissements. « Le principal critère de choix entre ces deux formules est l’âge : plus l’assuré est jeune, plus il peut se permettre cette prise de risque rentable sur le long terme », estime Hrair Kouyoumjian, directeur du développement chez Sécurité Assurance.

Quid du risque de guerre, terrorisme ou émeute ?

Dans tous les contrats d’assurance-vie, certains risques sont exclus. Les deux principales exclusions au Liban, imposées par les réassureurs, sont le suicide dans les deux premières années du contrat et le risque de guerre, terrorisme ou émeute. Il est cependant possible, moyennant un coût supplémentaire d’ajouter un avenant au contrat pour que ce second risque soit inclus. « Suivant les compagnies, cette couverture coûte entre 1 à 1,25 dollar supplémentaire pour chaque 1 000 dollars de primes versées », précise Hrair Kouyoumjian.

À quelle fréquence verser mes primes ?

La plupart des compagnies d’assurances offrent la possibilité de choisir la fréquence de versement des primes. Il peut s’agir d’une prime unique ou de versements annuels, semestriels ou mensuels. Il est recommandé de vérifier les frais prélevés par les compagnies sur les versements pour en optimiser la fréquence.

Quelles sont les pénalités de rachat ?

Il est généralement impossible de résilier son contrat les deux premières années. Ensuite les politiques de rachat varient selon les compagnies : chez certains assureurs les pénalités tombent rapidement à zéro, tandis que d’autres continuent de les appliquer jusqu’à dix ans après la signature du contrat. Ce coût additionnel potentiel est facile à vérifier auprès des compagnies d’assurances avant la signature du contrat.

Héritiers légaux ou bénéficiaires nommés ?

Récupérer le capital d’une assurance-vie après un décès est souvent un parcours du combattant. Afin de simplifier la procédure, il est généralement préférable de désigner nommément les bénéficiaires du contrat plutôt que d’utiliser la formulation générique “héritiers légaux”.

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