Selon une étude de la société de conseil immobilier Ramco, il n’y a que 211 chantiers actuellement en cours dans la capitale.

L’évolution du nombre d’immeubles résidentiels en construction est un indice crucial de l’activité immobilière. À Beyrouth, actuellement, on dénombre 211 chantiers résidentiels, 45 % de moins qu’en 2016.

Les promoteurs sont de plus en plus réticents à lancer de nouveaux projets, une timidité légitime au regard du contexte actuel. Avec l’arrêt partiel des prêts subventionnés et la hausse des taux d’intérêt, de moins en moins de Libanais sont en mesure d’acquérir un logement.

De plus, l’arrêt des travaux dans plusieurs immeubles en cours de construction a affecté l’appétit des acheteurs qui ont désormais peur d’acheter un bien dans un projet qui pourrait ne jamais être livré.

Cette crainte se traduit par une difficulté pour les promoteurs de prévendre leurs appartements avant le lancement des travaux, ce qui retarde le démarrage des chantiers.

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La chute vertigineuse des ventes de logements s’observe également par la cadence des chantiers. Même si les ouvriers travaillent toujours et sont présents, beaucoup de chantiers sont au ralenti. Les promoteurs n’ont aucune raison d’accélérer la construction tant que les ventes ne suivent pas. Leur obsession actuelle est de réduire leur coût.

Parmi les chantiers en cours, 132 projets se situent à Beyrouth-Ouest (soit 63 % du total), 74 à Achrafié (16,8 % de moins qu’en 2017) et 5 au centre-ville. Ces projets représentent 5 767 appartements avec une surface totale de 1 007 538 m2, c’est 300 000 m2 en moins qu’en 2018 !

Comme l’année dernière, le quartier de Ras el-Nabeh est le plus actif. Idéalement situé au cœur de la capitale, les promoteurs y ont trouvé des parcelles pour proposer des logements de 150 à 200 m2 pour un budget de 400 000 à 600 000 dollars.

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À Achrafié, les secteurs de Saïfi, corniche du Fleuve et Mar Mikhaël comptent de cinq à six chantiers chacun. La majorité de ces projets sont en construction depuis plusieurs années et seront livrés d’ici à quelques mois. Ces trois quartiers se trouvent en bordure de Beyrouth Est.

À l’opposé, les rues au centre d’Achrafié ont de moins en moins de projets. Cela traduit une certaine pénurie foncière. Les rares parcelles à la vente à Furn el-Hayek, à Sursock et ailleurs sont surcotées depuis plusieurs années et n’intéressent aucun promoteur. Leur valeur n’a pas baissé proportionnellement à la chute des prix des appartements.

La baisse des mises en chantier la plus spectaculaire est au centre-ville de Beyrouth. Aujourd’hui, le secteur de Solidere ne compte plus que cinq chantiers, contre 26 en 2011. Les projets actuels se trouvent à Saifi Village, Wadi Abou Jmil, Kantari et avenue du Parc. Ils représentent 198 appartements et une surface résidentielle de 64 163 m2.