Logo de la plateforme Jobs for Lebanon
Logo de la plateforme Jobs for Lebanon

« Vous voulez faire partie du changement et aider ceux qui se battent pour créer un Liban dans lequel vous seriez fiers de revenir ? C’est possible. » Ces mots, prononcés dans une vidéo devenue virale, viennent d’une campagne initiée par le site Jobs for Lebanon.

Officiellement lancé le 16 mars par un groupe d’expatriés, Jobs for Lebanon regroupe les offres d’emploi que la diaspora met à la disposition exclusive de travailleurs indépendants libanais, qu’ils soient graphistes, traducteurs, rédacteurs ou encore consultants… La plupart des propositions concernent des missions à l’étranger, réalisables à distance depuis le Liban. Ce qui permet aux free-lancers libanais d’accéder en plus à de la “fresh money”.

« Pour les Libanais de l’étranger, notre projet est un moyen de se rendre utile dans un moment de crise », explique Yalda Aoukar, investisseuse dans le secteur de la tech londonienne et initiatrice de la nouvelle plate-forme d’emploi.

Les premiers résultats confirment l’intérêt que la vidéo de lancement avait suscité : « En l’espace d’une semaine, on a reçu des visites de 118 pays, 400 recruteurs ont mis en ligne 101 offres et 1 185 candidatures ont été postées. On vise la création de 500 emplois d’ici à un mois », explique Roy Baladi, qui a contribué également à la création de la plate-forme.

Tout a commencé avec le soulèvement du 17 octobre. « C’est une période qui a suscité beaucoup d’espoir pour la diaspora, mais la détérioration rapide de la situation économique nous a aussi rendu très inquiets, je voyais quotidiennement des personnes qualifiées perdre leur emploi », se souvient Yalda Aoukar. Elle contacte alors Roy Baladi, un ami de longue date. Lui est expatrié à San Francisco où il travaille pour Smart Recruiters, un site de recrutement que plus de 4 000 entreprises comme LinkedIn ou Ikea utilisent.

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Avec l’appui de différents groupements de Libanais expatriés, ils réfléchissent à une solution pour impliquer la diaspora dans la résolution de la crise. « Pour nous, la tech avait forcément un rôle à jouer », explique Yalda Aoukar. L’idée de créer une place de marché en ligne, qui connecte les Libanais “de l’intérieur” avec la diaspora s’impose vite d’autant que la solution technique est déjà là. « Jérôme Ternynck, le fondateur de Smart Recruiters, a tout de suite accepté de nous mettre gracieusement la plate-forme à disposition. On l’a adaptée à nos besoins pour que les free-lancers libanais puisse aussi l’utiliser », raconte Roy Baladi.

Le site Jobs for Lebanon possède donc deux interfaces : l’une pour les talents libanais qui y postent leur profil, l’autre pour les entreprises qui recrutent. « Ce sont les mêmes outils que ceux proposés par Smart Recruiters, mais gratuits », précise Roy Baladi.

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En janvier, l’équipe de bénévoles s’agrandit au Liban : créatifs, entrepreneurs et spécialistes en digital marketing rejoignent le projet. Jobs for Lebanon compte aujourd’hui 12 membres. Un mois plus tard, la campagne publicitaire est présentée au Hackaton de “Hiring Success” à San Francisco, un événement spécialisé dans l’acquisition de talents organisé par Smart Recruiters. L’accueil a tout de suite été positif. Depuis, le projet répond aussi aux nouveaux impératifs liés à la propagation du coronavirus. « L’épidémie bouleverse le monde du travail. Les employeurs favorisent largement le télétravail. Il n’y a pas de raison que les talents libanais n’en profitent pas », conclut Yalda Aoukar.