La startup propose un service de location par abonnement, et vise un millier de clients d’ici l’année prochaine.

Wave souhaite étendre sa flotte à plus de 1000 vélos d'ici 2022.
Wave souhaite étendre sa flotte à plus de 1000 vélos d'ici 2022. D.R.

Transformer les courses à vélo d’une forme de divertissement à un moyen de transport, c’est ce qu’espère faire Wave e-bike, une nouvelle plateforme de location de vélo, basée à Beyrouth. Fondée en 2019, avec un don de 200.000 euros du gouvernement des Pays-Bas, et un investissement de 150.000 euros apportés par une dizaine d’investisseurs libanais et hollandais, la jeune-pousse vient de lancer son offre de vélos électriques à la location pour un abonnement mensuel de 320.000 livres libanaises (LL), incluant une assurance contre le vol et les pannes.

«Nous avons choisi ce tarif-là, qui équivaut plus ou moins à 80 dollars au taux de change du dollar bloqué dans le système bancaire libanais, afin d’en faire un service accessible à une majorité de la population. En effet, ce chiffre est proche de ce que payerait un individu qui fait une course aller-retour quotidienne avec un “service ”», remarque Jan Willem De Coo, fondateur de la start-up. «De plus, un vélo pareil reviendrait à plus de 2.000 dollars à l’achat (25 millions de LL au moment de la publication, ndlr)», rajoute-t-il. Résultat, un abonnement au service de Wave pourrait permettre de faire des économies considérables, dans un contexte d’augmentation du prix de l’essence et de levée potentielle des subventions sur ce dernier. Mais le vélo offre aussi d’autres avantages. «Utiliser le vélo comme moyen de transport permet de diviser par 15 son empreinte carbone, d’éviter les embouteillages, et de s’activer pour être en meilleure santé», commente-t-il.

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Mais le vélo est-il un moyen de transport adapté à Beyrouth? «Bien sûr, il ne s’agit pas pour nous d’importer une formule des Pays-Bas et de l’appliquer ici», affirme le fondateur de l’entreprise. «Nos vélos sont fabriqués à Taiwan, mais nous les concevons nous-même de façon à ce qu’ils soient adaptés à la ville de Beyrouth, où il fait plutôt chaud et où il y a beaucoup de pentes à remonter. Le modèle électrique permettant d’aider le cycliste dans son trajet, le niveau de soutien fourni par le moteur est choisi par l’utilisateur selon ses préférences», rajoute-t-il. Outre les facteurs géographiques, la question des infrastructures a également été prise en considération. «Au Liban, il n’y a pas de pistes cyclistes et l’état des routes n’est pas très bon», reconnaîit l’entrepreneur. «Pour cela, nous proposerons bientôt une application mobile qui indique les routes appropriées pour pédaler, et nous avons fait de notre mieux pour équiper les bicyclettes des roues les moins glissantes possibles», affirme Jan Willem De Coo. Wave offre aussi des vidéos et des séances d’entraînement avec des ONG comme Yasa pour apprendre aux nouveaux adeptes du vélo les principes d’une conduite sûre.

Le vélo électrique est-il toutefois adapté aux déplacements en dehors de la capitale? Jan Willem De Coo veut y croire «Bien sûr, l’endurance de la batterie de 75 Kilowatts dépend de l’inclinaison du trajet et du degré de soutien du moteur au cycliste», commente le fondateur de Wave. «Nous avons réussi à faire un aller-retour de Beyrouth à Batroun, et même à Aley et Baadat après une charge complète, qui ne prend que cinq heures. Cependant, il faudra faire un effort physique conséquent, surtout quand le trajet est sur une pente ascendante», témoigne-t-il. Selon une étude de marché menée par Wave, le Libanais moyen fait 10 kilomètres de trajet par jour, beaucoup moins donc que les 60 kilomètres que la pile peut couvrir.

Pour le moment, avec 60 vélos à louer, 10 vélos de réserve en cas de panne, et cinq prototypes, la start-up affiche déjà complet. Mais Wave espère augmenter sa flotte très rapidement. «Nous ne dégagerons de profits que lorsqu’on aura au moins 1000 bicyclettes à louer», souligne l’entrepreneur. Un objectif que Wave souhaite atteindre en 2022. «Vu le succès que nous avons rencontré au lancement, je pense que c’est possible!», dit Jan Willem De Coo.