Dans une conjoncture économique qui accroît les risques d’impayés, la société Lebanese Credit Insurer(LCI) essaie de promouvoir l’assurance-crédit, comme une réponse face aux clients insolvables. Fonctionnant selon un principe similaire à celui de l’assurance des crédits à la consommation, ce système permet de couvrir les risques d’impayés – pour des raisons commerciales ou politiques – liés au portefeuille de créances des entreprises qui y ont recours. Ce que les débiteurs opèrent sur le marché local ou à l’étranger (risque export).  « Jusqu’à 90 % du montant des créances impayées peuvent être récupérées », explique Karim Nasrallah, directeur général de LCI. Sa compagnie est, selon ses dires, la seule à proposer cette solution sur le marché libanais ; avec deux organisations multilatérales : la Compagnie arabe pour la garantie des investissements et des crédits à l’exportation (Dhaman), basée au Koweït, et l’Islamic Corporation for the Insurance of Investment and Export Credit (ICIEC), basée à Djeddah. Détenue majoritairement par Atradius, deuxième assureur crédit au monde, LCI a pris en charge quelque 1,6 milliard de dollars de créances commerciales en 2014 ; dont 39 % au Liban – le reste étant réparti entre les pays du Golfe et quelques pays européens et africains.
Au Liban, le marché est encore embryonnaire, réservé aux grandes entreprises. Les PME auraient un intérêt à se couvrir d’autant plus grand qu’elles dépendent parfois des commandes de quelques gros clients. Mais le coût de l’assurance-crédit est relativement élevé. « Le montant de la prime d’assurance se situe généralement dans une fourchette allant de 0,25 % à 1 % du chiffre d’affaires à crédit », précise Karim Nasrallah.
Étant donné l’étroitesse du marché, sa société a commencé à diversifier ses activités, notamment à travers sa filiale LCI services qui offre des services annexes à l’assurance-crédit, en proposant par exemple des services de sous-traitance de l’analyse des risques ou de gestion des créances douteuses.
Quant aux autres techniques financières permettant d’éliminer le risque en le déplaçant vers d’autres entités juridiques, telles que l’affacturage – qui consiste à vendre son portefeuille de créances contre des liquidités – ou la titrisation qui transforme, via une société ad hoc, les créances en titres financiers qui seront revendues sur le marché à des investisseurs, « elles ne sont pas nécessairement concurrentes, mais plutôt complémentaires avec l’assurance-crédit dans la mesure où les nouveaux détenteurs de ces portefeuilles de créances ont eux-mêmes intérêt à s’assurer contre les risques d’impayés », estime Karim Nasrallah.