Située le long de l’Université américaine de Beyrouth, la rue Bliss fait partie des rues les plus chères de la capitale. Cette notoriété n’est pas récente, mais ne faiblit pas malgré la concurrence. Que ce soit les appartements ou les boutiques, les prix et les loyers s’envolent. Seule ombre au tableau, le stock des bureaux n’affiche pas la même dynamique.
Connue comme la rue des fast-foods, Bliss offre une gamme commerciale principalement orientée vers la restauration rapide (snacks, sandwicheries, crêperies, donuts, hot dogs, glaciers, jus, etc.). La première cible des enseignes reste les étudiants de l’université, mais la rue Bliss attire également le tout Beyrouth qui adore y déguster une glace ou un sandwich assis dans sa voiture garée en double file. Cette pratique fait partie du cachet historique de la rue.
Ainsi, Bliss est devenue une des adresses obligatoires pour les franchises internationales et locales de la restauration. La demande est supérieure à l’offre. Les disponibilités sont rares malgré un nombre constant de fermetures. La durée des vacances est tellement courte que les loyers ne faiblissent pas. La moyenne se situe autour de 1 000 dollars le m2 mais les petits stands de 10 à 20 m2 peuvent atteindre 2 500 dollars le m2.
La structure commerciale de Bliss va s’enrichir prochainement d’une galerie marchande nommée 1866 (en référence à l’année d’ouverture de l’AUB). Ce projet développé par TKG (le groupe Tahseen Khayat) compte un hôtel, un centre médical, deux salles de cinéma et plusieurs boutiques. Selon nos informations, les loyers varient en fonction des étages et des emplacements entre 800 et      1 200 dollars le m2.
La rue Bliss est également une adresse résidentielle de prestige. Si la partie orientale de la rue est dédiée aux fonctions commerciales, la partie occidentale compte plusieurs immeubles d’appartements de haut standing qui attirent une clientèle huppée. Les logements dominent le campus américain qui est finalement le plus grand espace vert de Beyrouth. Ce privilège a un coût et les prix de vente décollent plus les appartements sont proches de l’ancien phare où les immeubles bénéficient de vues dégagées sur le littoral. À la fin de la rue Bliss, l’immeuble Majestic impressionne avec plus de
14 300 m2 de surfaces résidentielles : 22 étages et des unités de 650 m2. Bien que pas directement sur le front de mer, le premier étage est annoncé autour de 7 500 dollars le m2. Sans la vue sur la mer, les prix descendent de 25 %. Par exemple, l’immeuble Bliss 697 commence sur la base de 5 500 dollars le m2. Justifiée ou non, la rue Bliss jouit d’une excellente cote. Elle est ainsi presque aussi chère que certaines rues du centre-ville de Beyrouth.
Le prestige de la rue Bliss est terni par son parc de bureaux qui malgré la proximité de l’AUB et  de l’AUBMC n’a jamais réussi à s’imposer. Il est vrai que le nombre d’immeubles de bureaux est limité et le stock actuel est souvent vétuste et dégradé comme le prouve l’ancien centre Edisson. Les loyers s’étirent de 150 à 200 dollars le m2 annuel, soit 75 à 100 % de moins qu’au Gefinor qui se trouve à deux pas.