La morosité économique du pays affecte depuis plusieurs mois l’actualité des rues marchandes et des centres commerciaux de Beyrouth. La rue Hamra n’échappe pas à la règle, mais les récentes ouvertures de banques et de franchises prouvent qu’elle reste une adresse recherchée. Les disponibilités y sont rares et les loyers restent parmi des plus élevés de la ville.

Alors que les fermetures se sont multipliées au cours des derniers mois au centre-ville, la notoriété de la rue Hamra n’a pas faibli. Cet axe a la chance d’être au cœur d’un des quartiers les plus dynamiques de Beyrouth. La présence des universités, des immeubles de bureaux, des cabinets médicaux et des hôpitaux attire des milliers de personnes chaque jour.
Première destination piétonne de la capitale, la rue Hamra est toujours une adresse fréquentée jour et nuit par un large panel de Libanais qui représente un potentiel de clients considérable pour les commerçants. Preuve en est, les locaux disponibles sont très limités, à l’exception peut-être de locaux situés aux extrémités de la rue.
Demandée par les enseignes locales et les marques internationales grand public comme Max, Eldorado, H&M, la rue Hamra affiche un excellent taux d’occupation, l’un des plus élevés des centralités marchandes de Beyrouth. Les cafés-trottoirs (Costa, Coffee Beans, Caribou) et la restauration rapide (Bliss House, Roadster Diner, Dunkin’ Donuts) sont également présents. Mais, bizarrement, aucun fast-food McDonald’s ni Burger King n’y est implanté. Ces derniers privilégient la rue Bliss.
La demande pour la rue Hamra est continue. Beaucoup de commerçants rêvent d’y avoir des locaux sans savoir que le prix d’entrée est élevé, puisque les loyers dans les meilleurs emplacements dépassent la barre des 1 000 dollars le m2 annuel. Pour les petites unités, le loyer peut s’envoler au-delà de 1 250 dollars le mètre carré, voire davantage. En revanche, la rue Hamra n’intéresse pas les marques haut de gamme qui préfèrent être présentes au centre-ville et à Verdun.
Actuellement, les commerçants les plus actifs sont les groupes Boubess (Café Hamra, Kaiten, Laziz, Napolitana), Al Shaya (Starbucks, H&M, Mothercare, The Body Shop, American Eagles) et BA United (Jack & Jones, Vero Moda et prochainement Al Forno et P.F. Chang’s). Ces trois groupes ont accaparé les meilleurs emplacements.
Le secteur bancaire est également un acteur essentiel dans la dynamique de la rue Hamra. Dernièrement, MEAB a ouvert au début de la rue et Byblos Bank vient de reprendre l’ancien local du café Modca. Une autre banque est en train de négocier un local à proximité de la librairie Antoine. Actuellement, onze banques sont installées le long de Hamra. La rue s’étire sur un kilomètre et n’a pas une dynamique homogène. La partie entre le café Costa et le restaurant Roadster Diner est la plus demandée. Les opportunités y sont très rares. Parmi les derniers venus, les franchises Nike et Converse vont ouvrir à la place de l’ancien café Wimpy. Le restaurant Barbar a aussi pris l’ancien local du café de Paris.
À l’opposé, les extrémités de la rue Hamra ne sont pas autant demandées que la partie centrale. Les valeurs affichées sont disproportionnées par rapport au potentiel des locaux. Le flux de piétons y est moins important, donc les loyers devraient être inférieurs de 20 à 30 % par rapport aux meilleurs emplacements de la rue. Plusieurs locaux – auparavant occupés par Ecco et Applebee’s – ont fermé et les repreneurs tardent à venir malgré une baisse de 20 % des loyers consentie au cours des derniers mois par les propriétaires.