Les importations de téléphones portables ont baissé de près de 85 % au premier semestre 2015 par rapport à la même période de l’année dernière. Une chute que les importateurs agréés expliquent essentiellement par la reprise de la contrebande, depuis la suspension du décret 9474.
Ce décret, initié par l’ancien ministre des Télécommunications Nicolas Sehnaoui et promulgué en juin 2013, rendait obligatoire l’enregistrement du numéro d’immatriculation (IMEI) de tous les appareils en circulation au Liban, dans une base de données tenue par le ministère et les deux opérateurs. À défaut d’être enregistré, les appareils ne pouvaient fonctionner sur le territoire libanais. L’objectif de cette mesure, défendue par les agents locaux des fabricants de téléphonie mobile, était de réduire la contrebande. À l’époque le ministère estimait que plus d’un appareil sur sept vendu au Liban était importé de manière frauduleuse. Après l’entrée en vigueur du décret, les importations officielles ont de fait bondi à 168 millions de dollars au deuxième semestre 2013, contre 25 millions le semestre précédent. En revanche, en 2014, les importations ont baissé de 72 millions au premier semestre, à 39 millions de dollars au deuxième, car entre-temps le décret en question avait été suspendu.
Le nouveau ministre des Télécommunications, Boutros Harb, a annoncé la levée de cette mesure à partir de mai 2014, en invoquant son impact négatif sur le confort des consommateurs, le prix des téléphones, voire l’attractivité touristique du pays. « Ce décret a pénalisé le secteur », avait expliqué le ministre, en ajoutant qu’il n’avait rapporté à l’État « que 13 millions de dollars de recettes douanières supplémentaires ».