Un article du Dossier

Les Libanais investissent Twitter

Fin janvier, Twitter a annoncé sur son blog qu’il allait commencer à censurer des tweets afin de respecter les lois locales des pays où il est utilisé. Cette annonce est intervenue après que son fondateur Jack Dorsey s’est  rendu en Chine et a exprimé son espoir de voir un jour Twitter autorisé par Pékin. « Une Chine qui s’est fait une spécialité d’enrôler les entreprises privées dans sa stratégie de censure du Web, et qui ne se contentera certainement pas du retrait de quelques tweets ici et là », s’inquiète Olivier Basille, de Reporter Sans Frontières dans Le Nouvel Observateur.
La Toile a violemment réagi à cette annonce, accusant Twitter de menacer la liberté d’expression. Le 28 janvier, nombre d’internautes ont boycotté le service en signe de protestation. Mais certains analystes avancent au contraire que la mesure constitue une amélioration : par le passé, Twitter effaçait déjà certains tweets jugés illégaux, notamment ceux violant le droit d’auteur aux États-Unis ; et le tweet censuré était complètement effacé. À partir de maintenant, la censure est localisée uniquement dans le pays demandeur, le tweet restant accessible au reste du monde. Twitter assure qu’il n’effacera un tweet que lorsqu’il recevra une demande légale et valide des États concernés, et donc uniquement a posteriori, sans exercer de filtrage préalable. La société s’engage également à faire preuve de transparence en publiant les messages censurés sur le site Chilling Effects, qui a pour vocation de protéger les activités en ligne contre les législations menaçantes.

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