Depuis votre nomination, le ministère des Télécommunications a pris un certain nombre de décisions qui semblent dessiner un changement de politique dans le secteur. Quelle est votre vision pour les Télécoms et ces décisions annoncent-elles une privatisation à venir ?
En intégrant ce ministère, j’ai pu constater que des efforts importants, en termes d’infrastructures notamment, avaient été fournis par mes prédécesseurs pour ouvrir de nouvelles possibilités en matière de communication. Pour autant, les résultats n’ont pas été à la hauteur des dépenses engagées. Ils ont été viciés par le fait qu’à partir de 2008, mes prédécesseurs ont fait le choix politique d’ignorer le cadre fixé par la loi 431 de 2002 qui préparait la libéralisation du secteur et en transférait la régulation à l’Autorité de régulation des télécoms (ART). Ce choix est l’une des raisons pour lesquelles le Liban reste en retard par rapport à ses voisins et les dépenses de télécommunications continuent d’y représenter un véritable impôt indirect pour les Libanais. Or l’accès aux télécommunications n’est plus un luxe, mais une nécessité aussi importante que l’eau, l’électricité ou le vent ! C’est pour ces raisons que j’ai proposé au Conseil des ministres de baisser les prix sur l’ensemble des services et demandé au Haut-Conseil pour la privatisation de réactiver la libéralisation du secteur prévue par la loi.
Comment va s’organiser cette libéralisation ?
La loi 431 prévoit que les actifs et le personnel d’Ogero et de certains services du ministère soient transférés à une société anonyme, Liban Télécom, qui a déjà été créée formellement par un décret du Conseil des ministres en 2005. Cette société fournira l’ensemble des services de télécommunications (fixes, mobiles et Internet). Dans un premier temps, le gouvernement devra organiser par décret un appel d’offres international cédant jusqu’à 40 % du capital de Liban Télécom à un partenaire stratégique, choisi parmi les grands opérateurs internationaux, qui aura pour mission de gérer la compagnie pendant une période de vingt ans. Le reste des actions de la société sera ensuite vendu aux Libanais sur le marché boursier, selon des modalités établies par le Conseil des ministres. Liban Télécom jouera un rôle équivalant à celui des opérateurs historiques existant dans d’autres pays, il livrera une saine compétition sur le réseau mobile à deux autres opérateurs à qui seront attribuées des licences pour gérer leur réseau et procéder aux investissements nécessaires pendant une période déterminée par des concessions de type BOT (Build, Operate, Transfer).
Cette loi qui a plus de dix ans est-elle toujours d’actualité ? Quels bénéfices en attendez-vous ?
La libéralisation est une nécessité qui permettra d’affranchir ce secteur en évolution constante des pesanteurs administratives, de garantir des prix raisonnables et de stimuler à terme la place financière libanaise et l’ensemble de l’économie. Bien sûr, les études d’impact doivent être mises à jour et mes services travaillent actuellement sur des amendements à apporter à la loi pour régler certains détails comme l’évaluation des actifs à transférer à Liban Télécom. Ces travaux préliminaires devraient prendre quelques mois avant qu’un projet soit présenté au nouveau Conseil des ministres qui sera issu des prochaines élections.
En intégrant ce ministère, j’ai pu constater que des efforts importants, en termes d’infrastructures notamment, avaient été fournis par mes prédécesseurs pour ouvrir de nouvelles possibilités en matière de communication. Pour autant, les résultats n’ont pas été à la hauteur des dépenses engagées. Ils ont été viciés par le fait qu’à partir de 2008, mes prédécesseurs ont fait le choix politique d’ignorer le cadre fixé par la loi 431 de 2002 qui préparait la libéralisation du secteur et en transférait la régulation à l’Autorité de régulation des télécoms (ART). Ce choix est l’une des raisons pour lesquelles le Liban reste en retard par rapport à ses voisins et les dépenses de télécommunications continuent d’y représenter un véritable impôt indirect pour les Libanais. Or l’accès aux télécommunications n’est plus un luxe, mais une nécessité aussi importante que l’eau, l’électricité ou le vent ! C’est pour ces raisons que j’ai proposé au Conseil des ministres de baisser les prix sur l’ensemble des services et demandé au Haut-Conseil pour la privatisation de réactiver la libéralisation du secteur prévue par la loi.
Comment va s’organiser cette libéralisation ?
La loi 431 prévoit que les actifs et le personnel d’Ogero et de certains services du ministère soient transférés à une société anonyme, Liban Télécom, qui a déjà été créée formellement par un décret du Conseil des ministres en 2005. Cette société fournira l’ensemble des services de télécommunications (fixes, mobiles et Internet). Dans un premier temps, le gouvernement devra organiser par décret un appel d’offres international cédant jusqu’à 40 % du capital de Liban Télécom à un partenaire stratégique, choisi parmi les grands opérateurs internationaux, qui aura pour mission de gérer la compagnie pendant une période de vingt ans. Le reste des actions de la société sera ensuite vendu aux Libanais sur le marché boursier, selon des modalités établies par le Conseil des ministres. Liban Télécom jouera un rôle équivalant à celui des opérateurs historiques existant dans d’autres pays, il livrera une saine compétition sur le réseau mobile à deux autres opérateurs à qui seront attribuées des licences pour gérer leur réseau et procéder aux investissements nécessaires pendant une période déterminée par des concessions de type BOT (Build, Operate, Transfer).
Cette loi qui a plus de dix ans est-elle toujours d’actualité ? Quels bénéfices en attendez-vous ?
La libéralisation est une nécessité qui permettra d’affranchir ce secteur en évolution constante des pesanteurs administratives, de garantir des prix raisonnables et de stimuler à terme la place financière libanaise et l’ensemble de l’économie. Bien sûr, les études d’impact doivent être mises à jour et mes services travaillent actuellement sur des amendements à apporter à la loi pour régler certains détails comme l’évaluation des actifs à transférer à Liban Télécom. Ces travaux préliminaires devraient prendre quelques mois avant qu’un projet soit présenté au nouveau Conseil des ministres qui sera issu des prochaines élections.


