Première femme à un poste senior de ventes pour Nestlé au Moyen-Orient, deuxième femme à devenir directrice générale dans la région, Yasmine Berbir a intégré la multinationale suisse en 2004 au Koweït, avant de prendre la direction de la filiale libanaise en 2011.
« J’ai eu des boss qui ont cru en moi et m’ont toujours soutenue », sourit celle qui admet aussi avoir travaillé d’arrache-pied pour imposer sa voix.
Diplômée de gestion à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), où ses bonnes notes lui ont permis de bénéficier d’une bourse de la Fondation Hariri, la jeune femme a été initiée au marketing et à la vente lors d’un stage de licence de deux mois au sein du département études de marché et merchandising du groupe Fattal, en 1997. Sa vocation est née. « J’ai aimé le dynamisme, les connexions avec les gens, le marché... Mes supérieurs chez Fattal m’ont permis d’assister aux réunions, ont pris le temps de partager leurs connaissances avec moi. » Deux années de master (MBA) plus tard, pendant lesquelles elle travaille en parallèle dans une banque, elle décroche en 2002 un poste de chef de produits dans le département électronique du groupe Alghanim, pour le Koweït. Le poste est basé à Koweït. « Ils m’ont appelée un dimanche soir pour me l’annoncer, se rappelle-t-elle. Mon père avait du mal à me voir partir, c’est ma tante, qui y habite, qui nous a encouragés à accepter. »
C’est sa première expérience en dehors de sa zone de confort. Elle y passe deux ans, dans un univers majoritairement masculin, et gère 13 marques, travaillant souvent jusqu’à minuit. « J’ai beaucoup appris, voyagé en Chine, à Hong Kong... Mais j’ai aussi reçu des coups de couteau dans le dos, parce que j’étais une femme. » En 2004, elle repère un poste régional de ventes chez Nestlé, à pourvoir depuis un an. Elle postule, passe cinq entretiens et est embauchée. Depuis, elle n’a jamais regardé en arrière.
Comme dans toutes les grandes multinationales, Nestlé lui offre la possibilité d’évoluer, grâce à son système de roulement et de promotion internes. En 2008, quatre ans après avoir intégré la société suisse, elle est promue à la direction des ventes de produits représentant 80 % du chiffre d’affaires. « J’ai été la première femme au Moyen-Orient à ce poste. Je dirigeais une équipe de 90 vendeurs. »
Lorsqu’elle accepte cette promotion, Yasmine Berbir est enceinte de son deuxième enfant, rappelle-t-elle se félicitant de ce que ses trois maternités successives n’aient jamais été un obstacle à son évolution du point de vue professionnel.
La transition libanaise
En mars 2011, Nestlé lui propose de prendre la tête de la filiale libanaise. Créée en 1936, c’est la plus ancienne filiale de la multinationale dans la région. Nestlé Liban est une entité séparée de Nestlé Waters, qui, outre les eaux gazeuses Perrier et San Pellegrino, a racheté la marque libanaise Sohat en 2001 et est dirigée par une autre femme, Sandra Hosseini.
« J’ai eu cinq jours pour passer la relève au Koweït, laisser mes enfants, qui devaient finir l’année scolaire et déménager à Beyrouth, raconte-t-elle. Mes parents étaient ravis, leur fille aînée revenait à la maison ! Mais au début, mon mari m’appelait à chaque fois qu’il devait donner un Panadol aux enfants ! » dit-elle en souriant.
À Beyrouth, elle fait face à une “société stagnante” de 200 employés. Elle s’attelle à sa restructuration, recrute de jeunes talents, essaie de repérer les employés à potentiel. « J’ai été surprise par le peu de mobilité interne ici, dans le Golfe, les gens changent de poste régulièrement. »
C’est la première fois depuis les années 2000 que la direction est confiée à un ressortissant libanais. Le défi est d’autant plus difficile à relever que pour la fin de sa troisième grossesse Yasmina Berbir est contrainte de rester chez elle. « Je prenais des coups de fils professionnels tout en changeant les couches ! »
En cinq ans, elle fait passer le chiffre d’affaires à 150 millions de dollars, à raison d’une croissance annuelle de 5 à 10 %, en ligne avec les recommandations de Nestlé monde. Les principaux moteurs de l’activité sont, par ordre décroissant : Nido, Nescafé, Maggi, KitKat et Cerelac. Nestlé Liban représente aujourd’hui environ 10 % du chiffre d’affaires de la zone Moyen-Orient, selon Berbir.
Bien qu’elle refuse d’être qualifiée de “workaholic”, la jeune manager admet ne dormir que cinq heures par nuit. Si ses enfants sont rentrés au Liban, son mari banquier continue d’être basé au Koweït. « Nous avons une relation électronique », résume-t-elle.
« J’ai eu des boss qui ont cru en moi et m’ont toujours soutenue », sourit celle qui admet aussi avoir travaillé d’arrache-pied pour imposer sa voix.
Diplômée de gestion à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), où ses bonnes notes lui ont permis de bénéficier d’une bourse de la Fondation Hariri, la jeune femme a été initiée au marketing et à la vente lors d’un stage de licence de deux mois au sein du département études de marché et merchandising du groupe Fattal, en 1997. Sa vocation est née. « J’ai aimé le dynamisme, les connexions avec les gens, le marché... Mes supérieurs chez Fattal m’ont permis d’assister aux réunions, ont pris le temps de partager leurs connaissances avec moi. » Deux années de master (MBA) plus tard, pendant lesquelles elle travaille en parallèle dans une banque, elle décroche en 2002 un poste de chef de produits dans le département électronique du groupe Alghanim, pour le Koweït. Le poste est basé à Koweït. « Ils m’ont appelée un dimanche soir pour me l’annoncer, se rappelle-t-elle. Mon père avait du mal à me voir partir, c’est ma tante, qui y habite, qui nous a encouragés à accepter. »
C’est sa première expérience en dehors de sa zone de confort. Elle y passe deux ans, dans un univers majoritairement masculin, et gère 13 marques, travaillant souvent jusqu’à minuit. « J’ai beaucoup appris, voyagé en Chine, à Hong Kong... Mais j’ai aussi reçu des coups de couteau dans le dos, parce que j’étais une femme. » En 2004, elle repère un poste régional de ventes chez Nestlé, à pourvoir depuis un an. Elle postule, passe cinq entretiens et est embauchée. Depuis, elle n’a jamais regardé en arrière.
Comme dans toutes les grandes multinationales, Nestlé lui offre la possibilité d’évoluer, grâce à son système de roulement et de promotion internes. En 2008, quatre ans après avoir intégré la société suisse, elle est promue à la direction des ventes de produits représentant 80 % du chiffre d’affaires. « J’ai été la première femme au Moyen-Orient à ce poste. Je dirigeais une équipe de 90 vendeurs. »
Lorsqu’elle accepte cette promotion, Yasmine Berbir est enceinte de son deuxième enfant, rappelle-t-elle se félicitant de ce que ses trois maternités successives n’aient jamais été un obstacle à son évolution du point de vue professionnel.
La transition libanaise
En mars 2011, Nestlé lui propose de prendre la tête de la filiale libanaise. Créée en 1936, c’est la plus ancienne filiale de la multinationale dans la région. Nestlé Liban est une entité séparée de Nestlé Waters, qui, outre les eaux gazeuses Perrier et San Pellegrino, a racheté la marque libanaise Sohat en 2001 et est dirigée par une autre femme, Sandra Hosseini.
« J’ai eu cinq jours pour passer la relève au Koweït, laisser mes enfants, qui devaient finir l’année scolaire et déménager à Beyrouth, raconte-t-elle. Mes parents étaient ravis, leur fille aînée revenait à la maison ! Mais au début, mon mari m’appelait à chaque fois qu’il devait donner un Panadol aux enfants ! » dit-elle en souriant.
À Beyrouth, elle fait face à une “société stagnante” de 200 employés. Elle s’attelle à sa restructuration, recrute de jeunes talents, essaie de repérer les employés à potentiel. « J’ai été surprise par le peu de mobilité interne ici, dans le Golfe, les gens changent de poste régulièrement. »
C’est la première fois depuis les années 2000 que la direction est confiée à un ressortissant libanais. Le défi est d’autant plus difficile à relever que pour la fin de sa troisième grossesse Yasmina Berbir est contrainte de rester chez elle. « Je prenais des coups de fils professionnels tout en changeant les couches ! »
En cinq ans, elle fait passer le chiffre d’affaires à 150 millions de dollars, à raison d’une croissance annuelle de 5 à 10 %, en ligne avec les recommandations de Nestlé monde. Les principaux moteurs de l’activité sont, par ordre décroissant : Nido, Nescafé, Maggi, KitKat et Cerelac. Nestlé Liban représente aujourd’hui environ 10 % du chiffre d’affaires de la zone Moyen-Orient, selon Berbir.
Bien qu’elle refuse d’être qualifiée de “workaholic”, la jeune manager admet ne dormir que cinq heures par nuit. Si ses enfants sont rentrés au Liban, son mari banquier continue d’être basé au Koweït. « Nous avons une relation électronique », résume-t-elle.
Qui est-elle ? - Yasmine Berbir, 38 ans - Mariée, 3 enfants - Directrice générale de Nestlé Liban - Diplômée de l’AUB (gestion) La parité hommes-femmes, cheval de bataille interne de Nestlé Si Nestlé n’a pas imposé de quota pour la parité hommes-femmes, la multinationale s’est engagée à augmenter la part de femmes dans les postes à responsabilité. Ce qui semble logique, puisque 80 % des consommateurs sont des femmes, annonce-t-elle dans ses objectifs. C’est chose faite au Liban : sur les 19 fonctions managériales, 10 sont occupées par des femmes. La filiale libanaise a étendu le congé maternité à trois mois, soit deux semaines de plus que les 10 semaines réglementaires, renouvelables trois mois supplémentaires sans solde. Elle a également instauré un congé paternité de cinq jours. Au Moyen-Orient, Nestlé a récemment lancé le “Dual Network”, un réseau regroupant de grandes sociétés de la grande distribution et la publicité qui a pour objectif de faciliter la mobilité des conjoints lorsqu’un employé est expatrié. |