Selon un rapport sur l’état de la banque en ligne au Moyen-Orient publié par le réseau ArabNet, 54 % des Libanais auraient déjà adopté des services bancaires numérisés. Un chiffre encourageant pour le secteur, qui multiplie les offres, mais qui est bien loin de signer la fin des guichets.
L’étude d’ArabNet, réalisée sur cinq pays (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Liban et Jordanie), montre que les services de banque en ligne (Internet et/ou mobile) sont utilisés par 62 % des personnes disposant d’un compte bancaire. Le plus fort taux de pénétration revient à l’Arabie saoudite (75 %), puis aux Émirats (74 %), tandis que le Liban se place en quatrième place avec 54 %.
Comme ailleurs dans le monde, les utilisateurs de ces services déclarent être motivés par leur côté pratique, soit essentiellement l’accès 24h/24 et 7j/7, le temps économisé en n’allant plus au guichet et la facilité de suivi des transactions. Suivant cette logique de gain de temps, le service le plus utilisé est la consultation des comptes en ligne. Seulement 17 % des sondés déclarent être attirés par les avantages financiers.

Plus on gagne d’argent, plus on dématérialise son comportement bancaire
Si la banque en ligne est a priori accessible à tous, l’étude montre toutefois que plus les utilisateurs ont un niveau de revenus élevés, plus ils sont enclins à se servir d’une grande variété de produits numériques. Ainsi, 73 % des personnes à haut revenu déclarent avoir recours à la banque en ligne contre seulement 53 % des personnes à faible revenu. La différence de niveau de revenus ne semble pas impacter les services basiques comme les relevés de comptes ou la gestion des cartes bancaires, mais pour les produits plus complexes, comme les prêts, les investissements ou l’achat de devises étrangères, la différence est nette.
« Pour les banques, cela signifie que leurs clients les plus précieux sont aussi ceux qui sont les plus susceptibles d’avoir recours aux services digitalisés », indique le rapport.

Les guichets libanais maintiennent leur attrait
Les banques ne vont pas pour autant disparaître de nos rues. Le Liban est le pays où l’on franchit le plus souvent la porte de sa banque, avec 75 % de visiteurs fréquents. Au niveau régional, parmi les 38 % de sondés qui préfèrent toujours aller au guichet pour gérer leurs comptes en banque, 37 % déclarent s’y rendre une fois par mois et 28 % une fois par semaine. La raison la plus courante de ces visites est le retrait d’argent liquide.
Leur préférence pour le guichet relève d’une question de confiance, ils préfèrent un contact direct avec un employé de la banque et sont soucieux des aspects de sécurité liés aux transactions en ligne. Cela pousse les rédacteurs du rapport à conclure que ces personnes « pourraient facilement être converties en utilisateurs si les banques répondent à leurs préoccupations de sécurité ».

L’argent liquide reste le mode de paiement préféré
Enfin l’étude montre que le développement de la banque en ligne est freiné par la nature encore majoritairement fiduciaire de l’économie régionale. Au Liban 53 % des transactions s’effectuent en liquide, contre 43 % pour les cartes de crédit, 23 % pour les cartes de débit et 17 % pour les chèques, des chiffres proches de la moyenne régionale.

ArabNet renforce son expertise
Grâce à ce rapport, le réseau ArabNet affirme une fois de plus sa volonté de se positionner comme une source d’expertise incontournable sur le numérique au Moyen-Orient. Avant tout connu pour son site Internet, qui recense l’actualité du secteur et ses conférences annuelles, ArabNet s’est lancé depuis 2015 dans la production de rapports d’analyses chiffrées via une nouvelle entité de recherche, la “Business Intelligence Division”. « Notre rapport apporte les données nécessaires au développement d’un secteur bancaire de pointe au Moyen-Orient », indiquent ainsi les rédacteurs.