Se faire accueillir comme un habitué de longue date dans un hôtel qu’on ne connaît pas, c’est aujourd’hui possible. Egome est une application qui permet à ses utilisateurs de créer un profil où ils renseignent leurs habitudes de séjour. Allergies alimentaires, température de la chambre, marque de champagne préférée, chargeur universel ou encore titres de journaux à apporter le matin… le client est roi. L’application transmet toutes ces informations directement à l’hôtel concerné, sans forcément que celui-ci fasse partie du réseau Egome. « C’est une de nos grandes forces, nous sommes déjà connectés avec plus de 85 000 établissements hôteliers à travers le monde et nous avons la capacité de les couvrir tous », dit Jean-Marie Dabbaghian, cofondateur d’Egome.
Pour que l’affaire soit rentable, les fondateurs misent sur des partenariats avec des hôtels sous forme d’un abonnement à environ 150 dollars par mois, suivant le nombre de chambres. Sans rien faire, les hôteliers peuvent déjà recevoir les préférences de certains visiteurs, mais avec l’abonnement, Egome leur offre la possibilité de discuter directement avec leurs clients via un chat et de se créer une page de profil personnalisée. Comme souvent dans le monde des start-up, l’idée vient d’un problème de vie quotidienne. En l’occurrence, ici tout a commencé lorsque Karim Fasroun, un entrepreneur libanais basé à Beyrouth, s’est demandé comment faire pour que tous les hôtels du monde le traitent comme un client régulier. Il en parle à Jean-Marie Dabbaghian, qui avait déjà une première expérience dans la création de start-up. Jean-Marie lui propose Egome, Karim investit 150 000 dollars.
Lancée en mars 2016, l’application compte déjà 600 utilisateurs actifs, une base que les fondateurs comptent consolider avant de démarcher les groupes hôteliers. « Ce qui est intéressant, c’est que ce sont les hôtels qui commencent à nous contacter, ils sont curieux et ensemble nous discutons de l’hôtellerie de demain », ajoute l’entrepreneur. Pour poursuivre leur expansion, les fondateurs souhaitent lever 500 000 dollars d’ici à 2017. « Nous cherchons des associés pertinents qui puissent nous aider à développer notre produit. Nous pensons par exemple à un industriel qui connaîtrait le luxe et l’hôtellerie, mais pas un grand groupe hôtelier, car dans la mesure où notre produit est universel cela risquerait de dissuader d’autres groupes de nous faire confiance », explique Jean-Marie Dabbaghian. Le chef d’entreprise garde par ailleurs un œil attentif sur les opportunités offertes par la circulaire 331 de la Banque centrale du Liban, mais ajoute qu’il n’est pas prêt à déplacer ses bureaux vers Beyrouth à ce stade.