La start-up de réparation de smartphones, lancée en 2013 par le jeune entrepreneur franco-libanais Damien Morin, a finalement trouvé un repreneur. Elle avait été placée il y a huit mois en redressement judiciaire.

Save est sauvée ! La start-up a annoncé le 7 avril son rachat par le spécialiste français du reconditionnement d’appareils électroniques Remade Group (Le Commerce du Levant de février 2016). Le réparateur de smartphones et tablettes, incapable de faire face à ses dettes, avait été placé en redressement judiciaire en juillet 2016.

 « Ce rapprochement va nous permettre de réaliser des économies d’échelle et de créer des synergies dans des secteurs comme les achats et la logistique », se félicite Damien Morin auprès du Commerce du Levant. À 26 ans, il vient d’être confirmé par Remade à la tête des activités de Save. Le plan de continuation d’activité accepté par le tribunal de Nanterre (région Île-de-France) prévoit par ailleurs une conservation du nom de la marque, de ses magasins et de ses salariés, ainsi qu’un rééchelonnement de ses créances. Un soulagement après huit mois de traversée du désert.

L’aventure avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue en 2013. Le jeune entrepreneur français de mère libanaise rêve alors de « professionnaliser » un métier jusqu’à présent essentiellement exercé par de petits commerçants indépendants.  Batterie usée, écran brisé… En “moins de vingt minutes”, ses “sauveteurs” s’engagent à donner un nouveau souffle aux objets connectés depuis des corners installés le plus souvent en grande surface. Sur un marché à fort potentiel, l’activité décolle. En 2015, la jeune pousse réussit une levée de fonds de 15 millions d’euros. Un an plus tard, depuis son siège français, elle s’est implantée dans cinq nouveaux pays en Europe et emploie quelque 500 salariés dans 137 points de vente.


Mais le tableau se noircit. En mars 2016, son fondateur prend conscience que la machine s’est emballée : la start-up dépense trop et ne peut plus rembourser ses créances. Très vite, Damien Morin réalise qu’une douloureuse remise en question est indispensable à la survie de l’entreprise. « On avait un mauvais contrôle de nos achats, la finance était approximative, notre gestion de stock était brinquebalante, les vols en corners ont pris une ampleur considérable, l’Allemagne et l’Espagne ont été un échec, nos relais croissance n’ont pas vu le jour, et j’en passe », relate-t-il en juillet sur son blog.

La sonnette d’alarme est tirée. Réduction drastique des dépenses, fermeture de filiales et de nombreuses boutiques, plan social et réorganisation : la riposte est lancée pour retrouver la rentabilité.

L’offre de rachat de Remade salue le succès de ce traitement de choc. Cette acquisition permet au groupe d’ajouter une nouvelle corde à son arc en intégrant un service complémentaire à son activité de revente de portables réparés et “repackagés”. Il accède par ailleurs à un vaste réseau de vente de proximité, appelé à se développer dans les mois à venir grâce à la mise en place d’un système de franchises.