Conformément à la décision du Conseil constitutionnel, la loi dite de financement de la grille a été amendée puis revotée. Elle a été promulguée le 26 octobre.

Dans une décision rendue fin septembre, le Conseil constitutionnel a invalidé la loi qui instaure une vingtaine de nouvelles taxes pour trois raisons : l’absence de budget, le manque de clarté de l’article relatif à l’exploitation illégale des biens-fonds maritimes et le non-respect du principe d’égalité devant l’impôt pour les professions libérales. Le gouvernement a donc revu sa copie en reformulant l’article sur les biens-fonds maritimes. Ces derniers seront désormais soumis à une amende égale au double de la valeur de la pénalité introduite par décret en 1992, égale à 0,75 % de la valeur estimée de la propriété à l’époque. Lors de la séance parlementaire, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil a affirmé que ces amendes rapporteront 800 millions de dollars à l’État – soit le coût de la nouvelle grille des salaires. Quant aux professions libérales, elles n’auront plus à inclure leurs revenus financiers, déjà soumis à l’impôt sur les capitaux mobiliers, dans la base de calcul de leur revenu professionnel soumis à l’impôt progressif, comme cela était prévu. Ces amendements ont été votés le 9 octobre. Il ne restait plus au Parlement qu’à voter le budget, pour répondre aux exigences du Conseil constitutionnel. Cela a été fait le 19 octobre et les nouvelles taxes sont entrées en vigueur le 26 octobre, avant la promulgation du budget. La hausse de la TVA ne sera toutefois appliquée qu’à partir de 2018. Le patronat conteste plusieurs mesures prévues dans cette loi, en invoquant un contexte économique déprimé. Les banques en particulier contestent une disposition qui leur retire la possibilité, octroyée en 2003, de déduire intégralement le montant de l’impôt sur les intérêts bancaires et autres revenus de capitaux assimilés du montant de l’impôt sur les bénéfices. Les organismes économiques ont annoncé qu’ils allaient « désormais se concentrer sur des propositions pour le projet de budget 2018 ».