Le Conseil des ministres a approuvé le lundi 12 mars le projet de budget pour l’exercice 2018, et l’a envoyé au Parlement. Le gouvernement table sur un déficit public de 7 267 milliards de livres (4,8 milliards de dollars), soit 9 % du PIB. Nous avons réussi à faire baisser le déficit de 220 milliards de livres (145 millions de dollars) par rapport à celui enregistré en 2017 », s’est félicité le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil. Le budget de 2017 prévoyait un déficit public de 4,97 milliards de dollars, après un déficit de 4,94 milliards de dollars l’année précédente (+25,1 % par rapport à 2015).

« Le total des dépenses publiques prévues pour 2018 s’élève à 23 854 milliards de livres libanaises (19,1 milliards de dollars), incluant les transferts à Électricité du Liban, plafonnés à 1,3 milliard de dollars », a également précisé Ali Hassan Khalil.

Le ministre des Finances a évoqué d’autres « réformes incluses dans le projet de budget visant à réduire les dépenses publiques ». « Celle qui a le plus fait l’objet de débat concerne les frais élevés de location de bâtiments pour les institutions publiques. Un article prévoit la construction de bâtiments dans un délai de cinq ans. Ces projets pourront être confiés au secteur privé », a annoncé Ali Hassan Khalil. Il a également évoqué une autre réforme de restructuration administrative qui concernera 84 institutions publiques, jugées inutiles, et qui seront appelées à disparaître ou fusionner. « Les droits des salariés seront garantis », a-t-il précisé.

Une opération d’échange d’obligations (“swap”) entre la Banque du Liban et le ministère des Finances est également prévue pour faire baisser le service de la dette de 141 millions de dollars cette année, et jusqu’à 1,3 milliard de dollars à terme. L’idée est de remplacer les bons du Trésor à taux d’intérêt élevés détenus par la Banque centrale par des obligations à des taux plus bas. Le service de la dette est le principal poste de dépenses publiques (environ 5,3 milliards de dollars) avec celui des traitements et des salaires (environ 5,9 milliards de dollars).

Le projet de budget inclut également 32 dispositions (sur un total de 47 articles) fiscales, économiques et administratives, communément qualifiées de “cavaliers budgétaires”, parmi lesquelles une amnistie fiscale. Les sociétés ou les individus n’ayant pas déclaré ou mal déclaré leurs revenus sont appelés à régulariser leur situation en payant un montant forfaitaire.