Publiée le 4 novembre, la circulaire n° 532 de la Banque du Liban a interdit aux banques de verser des dividendes et leur a imposé une augmentation du noyau dur des fonds propres de base (« Common Equity Tier 1 ») de 20 % par rapport à fin 2018. Cette augmentation de capital, exclusivement en dollars, devait se faire en deux étapes : une première hausse de 10 %, avant le 31 décembre 2019 et 10 % supplémentaires avant le 30 juin 2020. A l’heure de passer sous presse, quatre banques avaient publiquement annoncé s’être conformées à cette directive, via une contribution en liquide de leurs actionnaires (cash contribution) :  Byblos Bank, Blom Bank, Crédit libanais et IBL.

En échange, Blom Bank a offert à ses actionnaires une rémunération sur leurs dépôts située entre 7 % et 7,25 % avec la possibilité de les échanger contre des actions déjà existantes au cours des cinq prochaines années, a expliqué au Commerce du Levant le directeur général de la BLOM, Amine Awad. Lors d’une réunion avec l’Association des banques, fin décembre, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a affirmé que la plupart des banques lui avaient transmis leurs plans respectifs pour se conformer à la circulaire, et que les autres établissements devaient se dépêcher de faire de même, « car ne pas s’y conformer serait inacceptable. »

Le montant cumulé des nouveaux apports devrait dépasser les quatre milliards de dollars pour l’ensemble du secteur bancaire, auxquels s’ajouteraient environ 1,5 milliard de dollars de dividendes non perçus. Il n’est pas dit que cette somme sera suffisante face aux risques d’augmentation des créances douteuses du secteur privé et surtout de défaut de l’Etat libanais. « La plupart des actionnaires ayant placé leur argent à l’étranger, ce dispositif devrait toutefois provoquer un retour de devises au Liban », souligne un banquier. C’est le cas par exemple de la banque Crédit libanais par exemple, qui a annoncé que 53 % de ces nouveaux fonds proviennent de l’étranger.