Comment expliquer l’inaction manifeste des pouvoirs publics face à la descente aux enfers de la livre libanaise, alors que chacun sait désormais quelles mesures il faut prendre pour traiter la crise? Pour tenter de répondre à cette question, on peut se demander qui bénéficierait de cette dévaluation.
Alors que le dollar se rapproche du seuil de 15.000 livres, rien n’indique à ce stade qu’il puisse stopper sa course. D’autant que la «répression» exercée par les autorités sur les bureaux de change ne fait qu’amplifier la chute en poussant nombre d’entre eux à suspendre provisoirement leurs activités, ce qui réduit de facto l’offre de dollars, augmente la panique de la population, et permet aux changeurs «illégaux» encore en lice de pousser la parité dollar/LL vers des sommets de plus en plus élevés.
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Cette chute se reflète sur la valeur du dollar «bancaire», elle-même indexée sur la livre. Si un déposant veut liquider ses dépôts en dollars, il peut en effet faire un c