Les ministres des Télécommunications libanais et syrien, Charbel Nahas et Imad Sabouni, ont signé mercredi un mémorandum d’entente créant un « système régional intégré », auquel des pays tiers pourront par la suite se connecter.  

Il s’agit de créer un « pivot libano-syrien » pour internet, selon les termes du conseiller du ministre libanais Mahmoud Haïdar, afin de présenter un front commun face aux acteurs internationaux et par là-même augmenter leur pouvoir de négociation.
 
Les préambules à cette entente sont le renforcement des structures existantes et le développement des câbles de bande passante les reliant.
Le mémorandum d’entente prévoit ainsi la hausse de la capacité des câbles sous-marins Berytar (Beyrouth-Tartous), Cadmus (Beyrouth-Chypre) et Ugarit (Chypre-Tartous) et du câble terrestre reliant Beyrouth à Damas, ainsi que la modernisation du réseau micro-ondes entre le Liban et la Syrie.
Le Liban devra également étudier les moyens de faire bénéficier la Syrie de la capacité du câble IMEWE, tandis que la Syrie devra soutenir la candidature du Liban au câble terrestre JADI (Jeddah-Amman- Damas-Istanbul) pour qu’il inclue Beyrouth dans son tracé.
Par ailleurs, il a été décidé de lancer l’étude d’un projet de câble terrestre reliant le Liban à l’Iran, en passant par la Syrie et par l’Irak.
 
Le Liban gagne dans cet échange un accès au marché arabe, «qu’il ne peut obtenir qu’à travers la Syrie en raison de contraintes géographiques », souligne Mahmoud Haïdar. Et la Syrie gagne un supplément important de capacité internationale via le câble IMEWE, dont la capacité initiale pour le Liban est fixée à 120 Gigabits (Gb).
 
Selon le ministère, la capacité de la bande passante internationale du Liban est de 3Gb, et celle de la Syrie de 6Gb.  « Les deux parties gagnent en pouvoir de négociation et en sécurité », explique Haïdar. « Si aujourd’hui en raison d’une tempête la connexion maritime est interrompue, le Liban peut toujours passer par la Syrie pour obtenir du contenu internet. Et inversement. »                                                
Les détails techniques et commerciaux de l’accord n’ont pas été dévoilés.