Un rapport de la banque Byblos publié mardi se penche sur les raisons pour lesquelles les transferts de fonds des expatriés libanais n’ont pas été significativement affectés par la crise financière mondiale, comme dans les autres pays arabes.
 
Lorsque la crise a éclaté au dernier trimestre 2008, les transferts vers le Liban ont reculé  mais ils se sont très vite repris, affichant une hausse annuelle de 5,3% en 2009 contre une baisse de 6,3% dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
 
Le rapport intitulé In Focus attribue cette résilience à un plusieurs facteurs, dont le premier est le flux continu de migration.  
Entre 1992 et 2007, au moins 466000 Libanais ont quitté leur pays, dont 77% étaient à un stade productif ou pré-productif de leur vie.
Sur cette période, plus de 45% des ménages libanais ont vu au moins un membre de leur famille s’installer ailleurs.
 
Le deuxième facteur de résilience est le maintien des liens entre les expatriés et leur famille au Liban. Selon le rapport, 49% d’entre eux envoient de l’argent au Liban régulièrement ou de temps en temps, et 76% des personnes ayant immigrés lorsqu’elles avaient entre 18 et 35 ans continuent de visiter leur pays natal.
 
La source des transferts des fonds explique également l’impact limité de la crise financière, les Etats Unis et l’Europe ayant progressivement perdu de leur attrait au bénéfice des pays du Golfe. Entre 1992 et 1996, les pays arabes accueillaient 20% des immigrés libanais. Cette proportion est passée à 31% entre 1997 et 2001, puis elle a bondi à 45,5% entre 2002 et 2007. 
A eux seuls, les six pays du Golfe représentaient 58% des transferts électroniques d’argent vers le Liban en 2009.
 
Le fait que la majorité des transferts proviennent de ces pays, dont les monnaies sont indexées au dollar comme le Liban, a également empêché des dépréciations dues à l’effet de change.
 
Enfin, l’absence de retour massif d’expatriés, comme l’avaient prédit fin 2008 certains spécialistes, a contribué à maintenir les flux de capitaux.