De l’huile de grignon (déchet solide issu de la fabrication de l’huile d’olive) est en train d’être vendue en tant que huile d’olive, ont mis en garde des experts lors d’une conférence sur les effets néfastes des déchets solides et liquides résultant de la production de l’huile d’olive à la faculté d'Agronomie de l'Université libanaise.

Ainsi, le doyen de la faculté d’Agronomie, Taysir Hamié, a déclaré que le grignon était vendu par les agriculteurs à 20 dollars la tonne à l’étranger en vue d’en disposer convenablement en respectant les normes environnementales.

Toutefois, ce déchet est utilisé pour la fabrication de l’huile de grignon. Elle est recommercialisée au Liban comme huile d’olive, sous le nom de marques locales et internationales connues, a expliqué Hamié.

Selon lui, les prix pratiqués varient entre 150 et 500 dollars les 20 litres.
Il a indiqué que cette huile n’est pas conseillée à la consommation, du moment où elle contient du benzo (alpha) pyrène, une matière cancérigène, dans des proportions très importantes.

Cette réalité a poussé le ministre de l’Agriculture à interdire l’utilisation de l’huile de grignon à la consommation et limiter son utilisation à des fins industrielles, pour la fabrication de savon par exemple, a-t-ajouté.

Les gains résultant de cette transaction frauduleuse sont faramineux : la tonne de grignon permet en effet de fabriquer 120 litres d’huile, vendus à plus de 1000 dollars, selon les estimations de Hamié. Ainsi, 100.000 tonnes de grignon généreraient 100 millions de dollars de bénéfices, selon lui.