Fin février, l’hôtel Rotana d’Erbil (Kurdistan irakien) a été inauguré. C’est le groupe Malia qui en a financé la construction pour un montant de 55 millions de dollars. Le management reste toutefois sous l’autorité de la chaîne hôtelière émiratie.

Le groupe Malia, dirigé par Jacques Sarraf, a financé la construction de l’hôtel Rotana d’Erbil au Kurdistan irakien pour un montant de 55 millions de dollars. Le management de ce complexe hôtelier reste cependant du ressort du groupe Rotana, fondé en 1992 par le Libanais Sélim el-Zir et Nasser al-Nawais. La chaîne compte aujourd’hui 70 hôtels de luxe répartis entre le Moyen-Orient et l’Afrique. « Nous assurons notre développement en signant des partenariats avec des investisseurs désireux de pénétrer le marché des hôtels de luxe. Mais le management de l’hôtel demeure sous la direction de la chaîne Rotana », précise Thomas Touma, directeur général du Rotana d’Erbil. 
Situé dans les alentours du parc Sami Abdulrahman, à 10 minutes de l’aéroport international d’Erbil et à un quart d’heure du centre-ville, cet hôtel de 206 chambres (dont cinq suites) est le premier hôtel cinq étoiles à s’implanter au Kurdistan irakien, une région qui manque cruellement de structures hôtelières et touristiques de qualité. Le groupe Rotana envisage d’ouvrir dans un délai assez court un autre établissement dans la “zone verte” de Bagdad.
Malgré un tarif de 230 dollars la nuit en moyenne, le Rotana d’Erbil affiche déjà presque complet avec un taux d’occupation de 90 %. « Erbil est avant tout une destination de business. Il lui manquait un établissement de cette envergure », précise Thomas Touma.
L’hôtel emploie quelque 350 salariés, originaires de 25 pays différents. « La majorité des membres de nos équipes est irakienne. Ils ont été recrutés dans toutes les régions. Mais beaucoup viennent également des pays alentours : le Liban, la Turquie, la Jordanie… », explique Hajer Smati, responsable de la communication de l’hôtel.
Pour les former, le Rotana a mis en place des cycles de formations. « Trouver du personnel qualifié s’avère une gageure réelle au Kurdistan. Nous n’avions d’autres choix que de fonder notre propre centre de training », ajoute la jeune femme.
Le Kurdistan a gagné en 2005 son autonomie constitutionnelle par rapport à l’État fédéral irakien. « L’économie du Kurdistan repose sur la rente pétrolière. Mais celle-ci dépend du bon vouloir de l’État fédéral irakien. Or, leurs relations sont loin d’être pacifiées », explique la chercheuse Loulouwa al-Rachid. Officiellement, l’État irakien lui rétrocède 17 % de la manne pétrolière, soit 10 à 11 milliards de dollars en 2010. Aux dires de l’association libano-kurde, qui regroupe les hommes d’affaires libanais impliqués au Kurdistan, 5 à 6 000 Libanais vivent et travaillent au Kurdistan. Et les projets de développement sont nombreux dans l’agriculture, la cimenterie ou l’enseignement. Pour sa part, le groupe Malia vient de démarrer la construction d’un centre d’affaires à Erbil, dont l’inauguration doit avoir lieu fin 2013.