Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a affirmé son soutien au projet de création d’une banque méditerranéenne pour le développement lors d’une conférence tenue mercredi à l’ESA. Il a également insisté sur la volonté du Liban à jouer un rôle actif dans cette initiative de coopération et de développement économique entre les pays du pourtour méditerranéen au sens large.   
 
« Cette banque méditerranéenne pour le développement permettrait de passer d’une logique de transfert de fonds à une logique d’intégration régionale durable. Les besoins du bassin méditerranéen en investissements, infrastructures et emplois sont considérables. Une institution de la sorte créerait une architecture financière propre à la région, nécessaire aujourd’hui dans l’équilibre des forces de la mondialisation et des échanges », a déclaré Charles Milhaud, président de la commission Milhaud chargée du projet de l’Union pour la Méditerranée, lancé en juillet 2008 par Nicolas Sarkozy.
 
Quatre grands principes régissent la création d’une telle banque : la conditionnalité de réformes qui doivent être engagées parallèlement, la complémentarité par rapport aux institutions existantes, la subsidiarité vis-à-vis du secteur privé et la notation AAA comme préalable absolu à sa création.  
 
« Le Liban a besoin d’une institution financière à l’échelle régionale. Durant les dernières années, le pays a connu une croissance très encourageante, mais nous n’avons malheureusement pas su l’accompagner de l’infrastructure et des investissements adéquats. La banque méditerranéenne pour le développement pourrait nous aider à nous détacher des considérations politiques pour tout type de décision économique », a déclaré Neemat Frem, président de l’Association des industriels libanais.
 
Jean-Louis Guigou, fondateur de l’IPEMED (Institut de prospective économique du monde méditerranéen), est conscient que le projet peine à démarrer, notamment à cause de la crise financière que connait l’Europe et des révoltes dans les pays arabes. « Je reste cependant confiant et convaincu que nous devons utiliser ces faiblesses pour nous renforcer mutuellement ».