Selon l’Autorité de Régulation des Télécoms (ART), les prix de l’ADSL au Liban sont devenus inférieurs à ceux de la moyenne régionale à la suite de la baisse des tarifs lancée début octobre. Par contre les prix de la 3G, officiellement opérationnelle depuis fin octobre, restent supérieurs à ceux de la région.

En ce qui concerne le transfert des données, le Liban souffrait ces dernières années de prix élevés et de vitesses de téléchargement régulièrement classées parmi les plus faibles du monde. L’activation en 2011 de câbles internationaux et le déploiement progressif de nouvelles infrastructures ont permis au gouvernement de voter fin août le décret numéro 6297 qui impose une baisse des prix et une augmentation des vitesses et capacités de téléchargement.
 
Dans son rapport présenté début novembre, l’ART souligne que les prix de l’ADSL au Liban pratiqués par le ministère des Télécoms et par la plupart des acteurs du secteur privé sont inférieurs ou égaux à ceux pratiqués dans la région, selon l’usage plus ou moins intensif qui en est fait : pour des vitesses de connexion allant jusqu’à 2,5 mégabits par seconde (Mbps), le particulier débourse 20 dollars par mois en moyenne pour télécharger jusqu’à 2 gigabytes (GB), soit 23% de moins que la moyenne régionale de 26 dollars ; et il débourse 28 dollars pour télécharger jusqu’à 6 GB , soit autant que les autres pays de la région. 
 
En ce qui concerne l’usage corporate, les prix de l’ADSL au Liban sont compris entre 18 et 28 dollars par mois selon l’usage, soit plus de 60% inférieurs à ceux de la région (environ 70 dollars). 
 
Le décret 6297 a également imposé la baisse du prix de la bande passante internationale, qui s’est rapproché de celui de la Jordanie : le E1 (ou 2 Mbps) est aujourd’hui facturé à 414 dollars en moyenne, alors qu’il avoisinait les 3.000 dollars par le passé. Le prix de la ligne dédiée internationale (leased line) est quant à lui passé de 15.072 dollars pour les 2 Mbps à 2.669 dollars, soit inférieur à la moyenne régionale (7.640 dollars).
 
Sur le plan de l’internet mobile, les deux opérateurs Alfa et MTC-Touch ont introduit début novembre des nouvelles offres 3G, qui restent plus chères que la moyenne des pays de la région. L’ART justifie cette situation par le fait que la nouvelle technologie est encore en phase 1 de développement. Le jour où une masse critique de smartphones et d’ordinateurs en seront équipés, la différenciation des offres par les opérateurs permettra de baisser les prix. A condition que d’autres acteurs privés puissent entrer dans la course, ce qui est prévu dans le plan actuel du ministère.
 
Les prix de la 3G pour un usager privé pour un volume de téléchargement de 1 GB par mois à une vitesse allant jusqu’à 8 mégabits par seconde est de 35 dollars, soit 25% de plus que la moyenne des pays arabes, qui se situe à 28 dollars. Pour un usage corporate, le prix (89 dollars) est supérieur de 22% à la moyenne régionale (73 dollars) pour un volume de téléchargement de 6 GB.
 
Sur le terrain, tant le déploiement de l’ADSL que celui de la 3G est en train de se faire progressivement, et les améliorations de vitesse ne sont pas encore ressenties de manière égale par les utilisateurs.