Le coût de la détérioration de l’environnement a été estimé à 565 millions de dollars par an au Liban en moyenne, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) qui s’étend sur la décennie 1998-2008 ; une somme qui est équivalente à 3,4% du PIB en 2000.

Un taux plus important que celui de la Syrie avec 3,2% du PIB, que la Tunisie (2,1%) ou de la Jordanie (2,4%), mais inférieur à celui de l’Iran (7,2%) et de l’Egypte (4,5%).

Selon la BM, le coût de la détérioration de l’environnement a été le fait de stratégies gouvernementales ayant échoué à relever les défis imposés par le secteur notamment en raison d’une pression continue sur les ressources naturelles du pays, en particulier celles de l’eau, et d’une mauvaise gestion des déchets solides.

La collecte de ces derniers est estimée à 98% et a coûté près de 55,9 millions de dollars en 2008, tandis que 84% des déchets finissent dans des décharges municipales ou à ciel ouvert. La raison principale, toujours selon les mêmes sources, provient du manque de réformes législatives et institutionnelles en la matière empêchant ainsi une gestion efficace de ces déchets.

La question du raccordement et du traitement des eaux usagées constitue en outre un problème majeur, tandis que les coûts de recouvrement demeurent un véritable défi. Le Liban compte 28 stations d’épuration avec une capacité de 360 millions de mètres cubes par an, construites sous l’égide du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) dont la capacité dépasse les besoins pour 2030, alors que 66% seulement de la population était raccordée à un réseau d’égouts amélioré en 2007.

Le ministère de l’Énergie a formulé un projet de réforme du secteur couvrant les aspects juridiques, institutionnels, techniques et financiers du traitement de l’eau et du raccordement. Il appelle également à l’introduction d’un tarif et d’une couverture des services des eaux usées qui pourrait être généralisée.

Pour évaluer la viabilité environnementale du pays, la BM se base sur cinq indicateurs : les objectifs de développement du millénaire (ODM), l’indice sur la performance environnementale (EPI) développé pour comparer la performance environnementale d’un pays donné par rapport aux autres, l’épargne nette ajustée (ENA) qui évalue les économies nettes d’un pays au niveau macroéconomique en prenant en compte des investissements en ressources humaines, l’amortissement des biens matériels et la diminution des ressources naturelles. L’institution mondiale se base aussi sur le coût de la dégradation environnementale (CDDE) qui est un indicateur mesurant la durabilité environnementale d’un pays en fonction de la prospérité actuelle de sa société. Il permet ainsi de rendre compte des dommages causés sur l’environnement et des réparations engendrées.

À travers ce cinquième indicateur, la BM essaie d’évaluer l’efficacité des investissements du gouvernement au cours des dix dernières années. Ainsi, les dépenses et investissements liés à l’environnement se sont situés entre 203 millions de dollars et 433 millions de dollars par an, entre 1999 et 2008. À titre de comparaison, le Liban se situe derrière l’Egypte, la Tunisie et la Jordanie en matière d’investissements. L’indicateur utilisé, dit « dépenses liées à l’environnement », évalue la pertinence des allocations budgétaires à travers les investissements réalisés dans le domaine de l’environnement.