Augmenter les taxes sur le tabac de 140%, rapporterait 127 millions de dollars à l’Etat libanais, soit 52% de recettes supplémentaires, sans compter les bénéfices de cette mesure en terme de santé publique, estime le groupe de recherche sur le contrôle du tabac de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).

La consommation de tabac a représenté 553 millions de dollars en 2010 au Liban, dont 512 millions d’importations. Les Libanais consomment en moyenne 12 paquets par personne et par mois, contre quatre en Syrie, trois en France et deux à Singapour.

Les excises sur le tabac rapportent 230 millions de dollars au Trésor. Elles représentent entre 30 et 50% du prix d'un paquet, contre 70 à 80% au sein des « pays à revenu moyen supérieur » dont fait partie le Liban. Un paquet importé coûte ainsi au consommateur 1,6 dollar en moyenne au Liban, contre 2,5 dollars dans cette catégorie de pays, et 5 dollars dans les pays à haut revenu.

Le groupe de recherche de l’AUB estime donc qu’il est largement possible d'augmenter les prix du tabac au Liban.

La simulation porte sur une augmentation de 50% de la taxe sur la valeur du paquet (excise), ainsi que la création d'une nouvelle taxe de 0,17 dollar par paquet de cigarettes locales, un dollar par paquet importé et de 0,33 dollar par paquet de tombac.

Cette augmentation réduirait la consommation de cigarettes locales de 92%, de cigarettes importées de 7% et de tombac de 26%. Enfin, d'après la simulation qui se fonde sur des résultats internationaux, chaque augmentation de 10% du prix diminuerait la consommation globale de 2,2%.