Le groupe libano-turc, Hateks, se lance dans l’industrie du vin en Turquie. Déjà présent dans la région d’Antakya (Antioche), ce groupe, fondé par le libanais Ghazi Khoury avec deux partenaires turcs, Aboud Abdo et Razik Gazel, était jusque-là impliqué dans l’industrie textile, l’immobilier et le tourisme.

Le choix d’Antakya ne doit rien au hasard : comme ses partenaires, Ghazi Khoury est originaire de cette région limitrophe de la Syrie, qu’il a quitté au moment de son rattachement à la Turquie en 1949. De retour depuis les années 1970 à Antakya, Hateks a réalisé un chiffre d’affaires d’un peu plus de 54 millions de dollars en 2011.

« Aboud Abdo, qui est le président de notre groupe, est celui qui mène ce projet. Il entend faire revivre la réputation des vins d’Antioche », explique George Khoury, l’un des fils de Ghazi Khoury, directeur commercial de Hateks.

« La Turquie produit 70 à 75 millions d’hectolitres annuels de vin. Mais d’une manière générale, la qualité reste encore médiocre. Il y avait donc une vraie opportunité », fait encore valoir Georges Khoury. Encore très récent, le projet n’a pas encore de nom arrêté. « Nous songeons à Vins d’Antioche. » Les premiers crus devraient être commercialisé entre 2014 et 2015.

Hateks a investi 500.000 dollars pour créer ce domaine, sans compter les terres dont la famille était déjà propriétaire. Planté à une vingtaine de kilomètres d’Antakya, le vignoble occupe quatre hectares. Hateks a choisi d’y faire pousser des cépages français, comme le cabernet-sauvignon, le merlot ou la syrah. Des parcelles de sangiovese, un cépage italien, ont également été palissées.

« Nous sommes les premiers dans la région d’Antakya à nous intéresser à la vigne. Il existe ici un potentiel aromatique pour la production de vins de qualité. Ce sont les sangiovese et les cabernet-sauvignon qui semblent le mieux s’adapter sur ces sols argilo-calcaires. Le résultat ? Des vins méditerranéens, doté d’une belle fraîcheur, qui vont avec la cuisine épicée de la région », explique Saba Acikgoz, l’œnologue du vignoble, qui a fait ses études à Bordeaux. « On mène également des tests avec un cépage local. » A termes, 30.000 bouteilles par an devraient être commercialisées à destination du marché local, et des touristes.

Hateks possède en effet deux clubs de vacances, Letoonia, où ses vins pourraient facilement être écoulés. « Mais nous visons la reconnaissance du marché international à long terme. »