Le président de la commission des finances au Parlement, Ibrahim Kanaan, a annoncé le 18 avril, le versement de 300 millions de dollars aux 945 municipalités provenant de la Caisse autonome des municipalités. Les municipalités attendaient ce versement depuis septembre. Le retard est récurrent en raison de différends annuels sur le mode de répartition de ces montants entre les municipalités.

A l'occasion de ce déblocage, le député a annoncé que celui des 1,2 milliard de dollars dus aux municipalités par le ministère des Télécommunications depuis 1995 est aussi imminent. (Le Commerce du Levant d’avril 2013). Les ministères de l’Intérieur, des Télécommunications et des Finances sont en train de finaliser le mécanisme de répartition de ces fonds. Le montant qui s’élève à 3,5% du PIB pourrait faciliter le lancement de projets de développement. Imaginez ce que représentent 1,2 milliard de dollars pour le développement local”, s'exclame Ibrahim Kanaan selon qui les municipalités manquent cruellement de moyens pour financer des projets locaux. Le député cite l'exemple de la construction d’une centaine de places de parking à Sin al-Fil a été plusieurs fois repoussée.

Redoutant la dilapidation des fonds et la corruption, certains experts indépendants ou membres d’ONG affichent un point de vue différent. Les projets de développement financés pourraient être trop éloignés des besoins locaux si des mesures assurant la transparence et la responsabilisation des municipalités ne sont pas prises. Même si la loi oblige les municipalités à annoncer publiquement leur budget, la majorité d’entre elles ne publient qu’une partie des dépenses et des recettes totales et utilisent des lignes budgétaires vagues et allusives. Le problème qui se pose est celui de la capacité institutionnelle des municipalités à utiliser ces fonds à bon escient, disent-ils.