C’est en mai dernier que la rénovation du jardin public de Sanayeh (Zarif) a été entamée. Elle doit se treminer en mars 2014. La municipalité de Beyrouth en a confié l’exécution à la Fondation Azadea, du groupe de distribution Azadea, qui gère plus de 50 franchises internationales, comme Zara, GAP et Decathlon à travers le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique du Nord.

Coût de cette réhabilitation ? 2,5 millions de dollars, pris en charge par la Fondation Azadea. L’entretien, lui aussi financé par la fondation, coûtera quelque 2 millions de dollars supplémentaires sur les dix prochaines années.

D’une superficie de 20 000 m², ce jardin public accueille un public populaire varié, venu des quartiers environnants voire de la banlieue sud, faute d’espaces verts équivalents dans la région. Crée en 1907, par Khalil Pacha, général dans l’armée ottomane, Sanayeh (« métier ») est le plus ancien jardin public de Beyrouth.  Il est partie intégrante d’un projet de développent urbain, qui visait à créer, dans cette région alors peu habitée, un pôle d’activité avec la création de l’école des Arts et métiers et d’un l’hôpital, aujourd’hui disparus.

Toujours très fréquenté, Sanayeh était cependant dans un état de délabrement, faute d’entretien depuis plusieurs années.

Sa réhabilitation prévoit la construction d’une nouvelle aire de jeu pour enfants, la création de pistes pour les coureurs et les cyclistes ainsi qu’un amphithéâtre prévu pour des représentations artistiques.

La municipalité a choisi de faire appel au secteur privé pour « accélérer le processus de remise aux normes », selon les termes du président du Conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hammad, qui craignait la lenteur du système administratif. « Confier l’exécution du projet à la Fondation Azadea, garantissait en plus la prise en charge de l’entretien pour 10 ans ». Le contrat d’entretien signé avec la Fondation Azadea prévoit la remise en état de la plomberie, de l’éclairage et des différentes infrastructures si besoin en est.

La rénovation du jardin de Sanayeh repose sur les plans réalisés par la municipalité de Beyrouth. Un temps, le conseil de la ville avait envisagé de construire un parking souterrain sous le jardin de Sanayeh afin de faciliter le stationnement autour de Hamra, toujours très embouteillée. Cette idée a été toutefois abandonnée par le conseil municipal actuel, qui prévoit désormais un parking à l’entrée de Hamra, sur un terrain vague préempté pour les besoins. « L’accès à cette région commerçante sera ainsi plus direct. »

Le projet de Sanayeh fait partie d’une initiative plus vaste visant à moderniser l’ensemble des espaces verts de la capitale. Comme Sanayeh, le jardin William Hawi (Geitaoui) est en cours de réhabilitation et doit rouvrir ses portes d’ici à septembre.

La municipalité entend également procéder de la même manière, pour la réhabilitation des squares de Sioufi et de Saint-Nicolas (Achrafié), en confiant à des organisations caritatives le soin d’exécuter les travaux.

En revanche, la rénovation du square Hassan Khaled (Aïcha Bakkar) et de celui des Jésuites (Getaoui) d'ores et déjà envisagée reste à la charge de la ville.

Le projet a d’ailleurs fait grand bruit : courant juin, les libanais ont exprimé leur vive opposition à la destruction du jardin de Getaoui, seul « poumon vert » de la région, en manifestant activement devant les portes du jardin.

Lancée en 2011, la Fondation Azadea est financée par le groupe éponyme, fondé et présidé par Wassim Daher. A son actif, une seul autre action : la campagne de replantation de 1500  chênes et aubépines dans la région de Deir Al-Ahmar (Békaa) en mai 2012.