La Banque du Liban (BDL) a subventionné près de 98 000 crédits logement pour un montant global de huit milliards de dollars. « Il s’agit de l’ensemble des prêts accordés depuis le milieu des années 1990, après la fin de la guerre civile et le début du chantier de la reconstruction », explique Waël Hamdan, directeur du département financier au sein de la BDL. Ces prêts sont essentiellement canalisés à travers les banques commerciales, l’Etablissement public de l’habitat (EPH) et la Banque de l’Habitat, une banque spécialisée dans les crédits au logement détenue par des banques commerciales, des compagnies d’assurance et l’Etat (à hauteur de 20%). « Sur les 98 000 crédits accordés jusque-là, près de 60 000 ont été octroyés par l’EPH », précise Waël Hamdan. D’autres prêts ont été alloués dans le cadre de plans préférentiels destinés aux soldats de l’armée et membres des forces de sécurité interne (FSI). La durée des prêts varie entre 15 et 30 ans. « Aucun n’a encore été entièrement remboursé. Tous sont en cours fin 2013. »
L’écrasante majorité de ces crédits - 82% - sont inférieurs à 200 000 dollars ; 17% sont inférieurs à 500 000 dollars tandis que moins de 1% sont supérieurs à un demi million de dollars, indique Waël Hamdan.
Le montant moyen des prêts sur l’ensemble de la période est de 81 633 dollars. « Un chiffre un peu biaisé car certains prêts de moins de 25 000 dollars ont été accordés par l’EPH au milieu des années 1990. » Depuis 2009, le nombre de crédits a augmenté ainsi que les montants accordés, sous l’impulsion de la hausse des prix de l’immobilier, ajoute-t-il.
L’EPH a relevé une première fois en juillet 2008 le plafond de ses prêts à 120 000 dollars avant de le porter à 180 000 dollars fin 2010. La Banque de l’Habitat a elle aussi relevé son plafond, en 2010, de 300 000 à 400 000 dollars. En 2013, il a été doublé et fixé à 800 000 dollars.
« Le but de la politique de subvention de la Banque centrale est d’aider les ménages libanais, notamment les jeunes couples, à se loger, et de contribuer ainsi à la stabilité sociale, car ce sujet est devenu un réel enjeu », souligne Waël Hamdan.
La BDL a débloqué début 2013 une enveloppe de 1,46 milliard de dollars, essentiellement dédiée au financement de l’habitat, pour relancer l’économie à travers des crédits subventionnés. Cette enveloppe a été mise à la disposition des banques à un taux de 1% avec la possibilité d’allouer des prêts à un taux maximal de 6%. « Les prêts logement ont atteint près de 50% des montants débloqués jusqu’à fin 2013 », indique Waël Hamdan. « Il n’y a pas de risque d’inflation ; le montant de l’enveloppe a été calculé en fonction de la capacité d’absorption du marché », affirme-t-il.