La Banque du Liban (BDL) a instauré en novembre dernier un nouveau système électronique de paiement et de règlement des transactions réalisées par les banques commerciales et les institutions financières. Baptisé « BDL-Clear », ce nouveau système qui a nécessité 18 mois de préparation et la formation de 400 cadres bancaires vise à faciliter et à accélérer les transactions interbancaires ou celles opérées par des parties tierces via les banques et d’en réduire les délais, les risques et les coûts. La répercussion potentielle de ces économies sur les frais facturés aux clients sera toutefois déterminée par les banques, selon la BDL. L’instauration de ce système, à la pointe de la technologie, est la deuxième étape d’un chantier de réforme et de modernisation initié par la Banque centrale il y a deux ans. En septembre 2012, le «BDL-Real Time Gross Settlement » (RTGS), un système de transfert électronique d’argent et de titres en temps réel, a été introduit sur le marché. « Dans un troisième temps, nous allons mettre en place le « BDL-Paygov » qui va servir à l’acheminement électronique de tout type de paiement de la part de l’Etat, tels que les transferts aux municipalités (…) Cela va contribuer à améliorer la transparence », explique Ali Nahlé, directeur du département informatique à la BDL.
 
« L'objectif principal de « BDL-Clear » est de créer une plateforme unifiée pour l’échange d’informations, le règlement, la compensation et la réconciliation des opérations en temps réel. Ce système permet de réduire les délais des opérations bancaires ainsi que les marges d’erreur qui les accompagnent. Il améliore la transparence et assure aux banques une meilleure visibilité sur les flux transactionnels, leur permettant de mieux gérer leurs liquidités et leurs priorités financières. Le tout, en respectant strictement la loi sur le secret bancaire qui est l’une des plus strictes au monde. »
 
Le système « BDL-Clear » traite les transactions de banque de détail en quatre monnaies (livre, euro, dollar et sterling), que ce soit la compensation de chèques ou celle des cartes utilisées dans des distributeurs de billets, ainsi que les virements de masse et les opérations de crédit et de débit. Le système est aussi conçu pour le règlement bancaire des salaires, que ce soit pour les employés du public ou du privé.
Ces opérations qui existaient déjà avant l’introduction de la nouvelle plateforme « se feront désormais de manière beaucoup plus sécurisée et selon des standards unifiés ». « Le système est conforme aux normes internationales de sécurité de paiement électronique ainsi qu’aux recommandations de Bâle III », précise Ali Nahlé.
Certaines fonctions, comme la compensation électronique des chèques, ne seront optimisées qu’après le vote des lois qui leur sont relatives. « L’échange physique des chèques continuera d’ici là. »
La compensation électronique des chèques permet de réduire à un jour le délai d’encaissement, contre 3 à 5 jours ouvrables actuellement.