Le contrat de gestion du loto libanais a été renouvelé avec la société privée « La Libanaise des Jeux » (LLDJ) à l’issue d’un appel d’offres clôturé le 21 juillet dernier. La compagnie, qui gère cette activité pour le compte de l’Etat depuis 2002, a été sélectionnée parmi deux seuls participants à l’adjudication, dont la « Guinée Games ».

« Les résultats de l’appel d’offres ont été validés en août par le ministère des Finances », précise Georges al-Gharib, directeur général de la LLDJ.

Les critères de sélection portaient essentiellement sur l’expérience des sociétés concernées ainsi que sur la part des revenus reversés à l’Etat qui avait fixé un seuil minimal. Celui-ci avait été fixé à 10 milliards de livres par an (6,7 millions de dollars) en 2001 (date du dernier appel d’offres), puis progressivement augmenté jusqu’à atteindre désormais 50 milliards (33,3 millions de dollars).

Les recettes versées à l’Etat sont toutefois supérieures au seuil minimal. Au cours des 12 dernières années, le chiffre d’affaires du loto est passé de 10 millions à 100 millions de dollars, tandis que les recettes de l’Etat ont été multipliées par quinze, d’environ trois millions à plus de 45 millions de dollars.

Les revenus sont en effet partagés entre les clients (45% du total), les points de vente (5%) et l’Etat (41%), qui perçoit également une part de 10% sur les gains supérieurs à 10.000 livres. « Cette part pourrait augmenter à 15% (…) dans le cadre des propositions pour financer la nouvelle grille des salaires », précise Georges el-Gharib.

Quant à la Libanaise des jeux, elle se réserve une part variant entre 6 et 8% du total des ventes (environ 6 à 8 millions de dollars). Un montant qui sert à financer les opérations et le marketing. « Les dépenses publicitaires ont diminué au cours des dernières années, en raison de la situation locale, mais la promotion est essentielle pour entretenir cette activité car il ne s’agit pas d’un produit de première nécessité », souligne le directeur, sans préciser le montant alloué aux dépenses publicitaires ou les bénéfices nets de la compagnie.

Dans un contexte peu porteur, la croissance de l’activité est due à plusieurs facteurs. « Nous avons augmenté la fréquence des tirages, de la multiplié les formules propres au loto, introduit un nouveau jeu (Zeed, ndlr) et investi dans une nouvelle infrastructure technique qui permet, entre autres, de communiquer les résultats de manière instantanée », explique Georges el-Gharib. La société a également mis en place, à partir de 2010, de nouveaux canaux de vente, via Internet et la téléphonie mobile, permettant aux usagers d’acheter leurs billets en ligne ou d’envoyer un sms pour participer à la cagnotte. Quant au réseau de points de vente, il a été élargi, passant de quelque 400 magasins fin 2001 à 1 200 aujourd’hui.
Pour les sept ans à venir, l’un des nouveaux objectifs est de cibler de nouveaux clients, notamment les expatriés.

La gestion du loto libanais, lancé en 1986, était attribuée jusqu’en 2001 par l’Etat à la société SOLEI (Société libanaise d’exportation et d’investissement), qui était détenue, entre autres, par Rainier Jreissati et Philippe Njeim, avant que cette dernière ne passe la main à la LLDJ, dont les principaux actionnaires sont Georges El-Gharib, Rainier Jreissati et Jihad Saadé. Le contrat, d’une durée de sept ans, avait expiré en 2008, mais il a été renouvelé à plusieurs reprises de gré à gré, en raison des perturbations politiques locales.