« L'économie libanaise a enregistré une légère croissance au cours des trois premiers mois de l'année, malgré les incertitudes politiques, le report des échéances constitutionnelles et les développements régionaux », a indiqué Bank Audi dans son dernier rapport trimestriel. Selon les analystes de la banque, la plupart des observateurs tablent sur une amélioration de la croissance en 2015. Elle serait principalement tirée par une consommation favorisée par la baisse des prix du brut.

Toujours selon le rapport trimestriel, la demande sectorielle a connu un ralentissement tel que le révèle la diminution du nombre de ventes immobilières de 18,2 %, entraînant une baisse des permis de construire et des livraisons de ciment (-19,8 % et -37,2 % respectivement). Au niveau des finances publiques, Bank Audi souligne une augmentation du déficit public comme le prévoit le projet de budget 2015 présenté par le ministère des Finances. Le budget table en effet sur des dépenses totales de 14,6 milliards de dollars et des recettes de 10 milliards de dollars. Le déficit atteindra ainsi 4,6 milliards de dollars, contre 3 milliards en 2014. La dette publique a pour sa part atteint 69,2 milliards de dollars en février 2015, en augmentation de 6,6 % en rythme annuel, accaparant environ 140 % du PIB et figurant toujours parmi les ratios les plus élevés au sein des pays émergents.

L'activité bancaire a de son côté connu une très légère croissance depuis le début de l'année. Le total de leurs actifs a progressé de 0,7 % au cours des trois premiers mois de 2015 pour atteindre les 177 milliards de dollars en mars dernier. Les dépôts de la clientèle constituent 82 % du bilan.

Pour Bank Audi, le défi est de relancer la croissance en stimulant les investissements privés, le Liban devant accroître le ratio investissement/PIB de 27 % en 2015 à 32 % en 2019 afin de générer 25 milliards de dollars d'investissements privés d'ici à cinq ans. La consommation connaîtrait alors une croissance de 9 % par an. Le rapport appelle aussi à une augmentation annuelle de 15 % des exportations et à une modernisation de l'infrastructure.

Selon le rapport, le problème le plus critique pour le Liban se situe toujours au niveau des finances publiques avec un ratio dette publique/PIB avoisinant les 134 % et un ratio déficit public/PIB prévu d'atteindre 10 % en 2015. « En l'absence de réformes structurelles ou d'une croissance économique soutenue, de tels ratios sont susceptibles de se détériorer davantage », estime Bank Audi.