Le banquier libano-brésilien Joseph Safra a été mis en accusation dans le cadre d'une enquête sur une affaire de corruption de hauts fonctionnaires en échange de l'abandon d'arriérés d'impôts, a annoncé le 31 mars le parquet brésilien. Dans un communiqué, les procureurs estiment que M. Safra était au courant d'un plan orchestré par des dirigeants de sa banque, Banco Safra SA, visant à verser 15,3 millions de reals (4,2 millions de dollars) de pots-de-vin à des responsables du fisc en 2014. Le parquet s'appuie sur les écoutes téléphoniques entre un cadre de sa banque, João Inácio Puga, et des fonctionnaires des impôts.
 
Selon le parquet, Joseph Safra, principal actionnaire de Banco Safra, n'était pas directement impliqué dans les négociations sur le projet de corruption, mais les écoutes montrent que Puga le tenait informé de l'avancement des négociations, qui visaient à réduire de 1,8 milliard de reals (496 millions de dollars) la dette fiscale de la banque.
 
Dans un communiqué, la holding du groupe, Safra Group, déclare que ces allégations sont sans fondement. Elle affirme qu'il n'y a eu aucune « irrégularité par aucune des entreprises du groupe Safra » . Aucun représentant du groupe Safra « n'a offert de pot-de-vin à aucun responsable public », affirme le communiqué.
 
Joseph Safra et sa famille contrôlent un vaste conglomérat financier présent dans 19 pays. Le magazine Fortune estime sa fortune à 18 milliards de dollars. Il figure au deuxième rang de l'édition 2016 du top 50 des milliardaires arabes publié par le magazine Arabian Business.